Tunisie : Poulina ne croit pas au mythe Maya

siege-poulina-220.jpgSi pour les Mayas, ce peuple d’Amérique centrale, le 21 décembre 2012 marquerait la fin du monde, l’année en cours sera plutôt pour le groupe dirigé par Abdelwaheb Ben Ayed celle de la confirmation de la relance.

S’il fallait une preuve –supplémentaire- que la reprise économique a déjà commencé, Poulina Group Holding (PGH) pourrait être celle-là. Comme beaucoup de groupes et entreprises tunisiens, celui dirigé par Abdelwaheb Ben Ayed a souffert énormément –et souffre encore- des retombées des changements politiques intervenus en Tunisie et en Libye, ses deux plus importants marchés. Entre destruction d’installations, en Libye, pertes de jours de travail du fait des grèves, en Tunisie, et manque à gagner du fait de la perte d’une grande partie des revenus escomptés –dans les deux pays-, l’ardoise se chiffre certainement en dizaines de millions de dinars pour le groupe. Sans oublier un contexte économique plutôt morose tant en Tunisie –taux de croissance négatif (-1,8%), inflation de 3,5%, glissement du dinar par rapport à l’euro et du dollar, etc.

Malgré cela, l’année écoulée a été moins mauvaise que 2010 avec des résultats contrastés. Ainsi, les revenus consolidés ont cru de 11% -à 1.173 millions de dinars-, grâce à la bonne évolution de cinq de ses métiers (produits grande consommation, matériaux de construction, emballage, transformation d’acier et aviculture), explique Abdelwaheb Ben Ayed, président de PGH, dans son adresse aux actionnaires introductive du rapport annuel 2011. Par contre, le résultat net du groupe a baissé de 39% par rapport à 2010, pour atteindre 44,949 millions de dinars.

Après la convalescence, amorcée en 2011, l’année en cours devrait être, selon les prévisions du groupe, celle de la confirmation et, surtout, de l’accélération de la croissance. Car s’il a consacré l’essentiel de ses efforts en 2011 «à la sauvegarde de son patrimoine et de ses outils de production», PGH a continué à investir et le fera davantage en 2012.

Les investissements vont en effet bondir à 124 millions de dinars –puis s’établir à 137 millions de dinars en 2013-, après avoir baissé de 50% en 2010 (à 117 millions de dinars) et de 32% en 2011 (à 79 million de dinars).

«Sans renoncer à son implication dans l’industrie», comme le souligne le rapport annuel 2011, PGH va de plus en plus concentrer ses investissements dans les services, à haute valeur ajoutée, dont les nouvelles technologies de l’information et de la communication –en particulier les data center et les sociétés de services en ingénierie informatique (SSII), et l’offshoring-, la distribution de proximité (chaînes de produits cosmétiques, Mazraa Market) et celle des produits Apple.

En conséquence, 2012 se présente sous les meilleurs auspices, avec un taux de croissance à deux chiffres annoncé pour bon nombre des secteurs d’activité. Ainsi, si le bois et biens d’équipements et les matériaux de construction ne vont croître que de 7%, l’immobilier (10%), le commerce/services et la transformation d’acier feront un bond (11%) plus important. Ce qui fera progresser les revenus consolidés de 17% en 2012 (à 1.374 millions de dinars), après qu’ils ont cru que de 11% en 2011 (à 1.174 millions de dinars).