La BCE devrait maintenir ses taux inchangés malgré la crise renouvelée

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ège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort, en 2011 (Photo : Daniel Roland)

[06/06/2012 04:46:49] FRANCFORT (AFP) La reprise de la crise en zone euro pourrait justifier une baisse du principal taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) qui réunit mercredi son conseil des gouverneurs, mais il est peu probable qu’il en soit ainsi, selon la plupart des économistes.

Après l’accalmie observée en début d’année sur le front de la crise et une récession technique -deux trimestres de suite d’une croissance négative- évitée de justesse, en grande partie grâce à la bonne forme persistante de l’Allemagne, la région a renoué avec ses démons à la faveur de la crise politique grecque.

Et comme toujours dans ce cas, les regards se tournent vers la BCE dont on attend une nouvelle fois qu’elle joue les pompiers de la crise.

Son intervention pourrait prendre la forme d’une baisse de son taux directeur, retombé à 1% en décembre, soit son plus bas historique, ou de l’annonce de nouvelles mesures en faveur des banques.

Annalisa Piazza, du courtier Newedge, estime qu'”il y a plus de 50% de chance que la BCE annonce une baisse de 25 points de base”, à 0,75%. Avant d’ajouter que l’institution a toutefois tactiquement toutes les raisons d’attendre juillet.

Les effets bénéfiques d’une baisse de taux dès la réunion de juin -avancée à mercredi pour cause de jour férié le jeudi- pourraient en effet bien être annihilés par les incertitudes qui entourent les élections législatives grecques le 17 juin.

Pour Carsten Brzeski aussi, la BCE “semble préférer attendre” malgré la Grèce, dont la sortie éventuelle de la zone euro n’est plus taboue, et les problèmes des banques espagnoles entre autres.

“Il paraît probable que la BCE veuille maintenir la pression aussi élevée que possible pour éviter la complaisance politique”, écrit-il. En clair: que les responsables politiques européens, qui se retrouvent à la fin du mois à Bruxelles pour un nouveau sommet, relâchent leurs efforts de redressement budgétaire.

Côté banques, le président de la BCE Mario Draghi a répété ces dernières semaines l’engagement de son institution à leur fournir les liquidités nécessaires. La BCE pourrait donc bien annoncer qu’elle prolonge ses prêts à une semaine, un mois et trois mois à taux fixe et montant illimité au delà de début juillet. En revanche, un nouveau prêt sur trois ans, après ceux de décembre et février, ne semble pour l’instant pas envisagé.

Quant au rachat d’obligations publiques sur le marché secondaire, programme que la BCE a toujours été très réticente à appliquer, il est en sommeil depuis février.

La BCE doit par ailleurs publier mercredi ses nouvelles prévisions de croissance et d’inflation pour la zone euro, attendues en baisse.