La Bourse de New York (Photo : Mario Tama) |
[02/06/2012 09:45:12] NEW YORK (AFP) Après avoir vécu sa pire semaine de l’année, retrouvant les niveaux de fin 2011, la Bourse de New York espère que les banques centrales européenne et américaine vont agir pour soutenir une croissance précaire et surtout des investisseurs en manque de confiance.
Au cours des quatre dernières séances (lundi était férié), le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a abandonné 2,7%, terminant vendredi à 12.118,57 points. Sur un mois, il a lâché 8,3%.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 3,2% à 2.747,48 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a cédé 3,02%, pour finir à 1.278,04 points.
“Cela a été une semaine horrible”, a lancé Peter Cardillo, chef économiste chez Rockwell Global Capital.
Après avoir reculé au début du mois en raison de l’organisation d’un nouveau scrutin en Grèce, les marchés ont été pétrifiés de peur cette semaine de voir l’Espagne multiplier les signes de faiblesse, redoutant que la crise de la dette prenne une autre ampleur en faisant vaciller une importante économie européenne.
En particulier, les investisseurs américains ont suivi avec attention l’évolution du secteur bancaire en Espagne, avec le renflouement de la troisième institution du pays, Bankia (23,5 milliards d’euros, dont 19 restent à trouver). Wall Street craint que l’Espagne fasse tout bonnement défaut sur sa dette, bien que le gouvernement assure qu’il contrôle la situation.
“On est revenu au même stade que l’automne dernier”, a soupiré M. Cardillo, pointant “la combinaison entre la crise européenne, le ralentissement économique en Chine et les signes de faiblesse des Etats-Unis”.
De fait, l’économie américaine, dont la bonne tenue était la seule planche de salut de Wall Street, semble traverser une longue phase d’essoufflement.
Le premier avertissement est venu des chiffres du PIB: la croissance économique du pays a ralenti plus qu’on le pensait jusque-là au premier trimestre, selon la deuxième estimation du PIB américain du premier trimestre.
Et le clou est venu vendredi: le taux de chômage est remonté en mai, à 8,2%, alors que les embauches progressaient à leur rythme le plus faible en douze mois.
Dans ce contexte, “les investisseurs essaient de voir si le risque de récession est en train de s’étendre avec les inquiétudes pour l’Europe, la Chine et de plus en plus les Etats-Unis”, a expliqué Sam Stovall, stratège de Standard and Poor’s. “Ils se demandent s’ils ne devraient pas se positionner avec plus de nervosité en vue d’une récession”.
Selon M. Cardillo “il est trop tôt pour parler de récession mais clairement on est dans une situation de ralentissement prolongé”.
Pour lui, les marchés traversent une grave cris de confiance. Et tous les analystes américains pointent la même institution pour agir: la Réserve fédérale.
Pressée d’agir depuis des mois, la Fed n’a jusqu’à présent pas accédé aux demandes d’assouplissement monétaire. Mais avec le contexte actuel, le discours que tiendra jeudi le président de la Fed, Ben Bernanke, devant une commission du Sénat sera scruté. Le même jour sera publié le Livre Beige de la Fed.
Au niveau international, en particulier européen, “on attend des actions du FMI et de la BCE, c’est ça qui peut soutenir les Bourses”, a par ailleurs ajouté M. Stovall, notant que la Banque centrale européenne tiendrait une réunion mercredi.
Dans le reste du calendrier, Wall Street surveillera mardi l’indice ISM sur l’activité dans les services ainsi que les nouvelles inscriptions au chômage le lendemain.