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à Tokyo (Photo : Toshifumi Kitamura)

[18/05/2012 05:02:05] HONG KONG (AFP) Plombés par la tourmente dans la zone euro, les marchés asiatiques déclinaient à leur tour vendredi en raison des craintes grandissantes d’une sortie de la Grèce et d’une contagion à l’Espagne, deux pays qui viennent à nouveau d’être sanctionnés par les agences de notation.

Les Bourses asiatiques ont ouvert en nette baisse et affichaient pour la plupart des reculs de quelque 2% à la mi-journée. L’euro continuait de s’affaiblir face au yen, valeur refuge pour les investisseurs.

A Tokyo, l’indice Nikkei 225 des valeurs vedettes perdait 2,34% à la mi-séance, à un plus bas depuis quatre mois. Vers 03H20 GMT, Sydney lâchait 1,69%, Séoul 2,43%, Hong Kong 2,11% et Shanghai 0,97%.

Les Bourses asiatiques évoluaient ainsi dans le sillage des places européennes et de Wall Street la veille, qui ont nettement reculé. Paris a perdu en clôture 1,20%, Londres 1,24%, Francfort 1,18%, Madrid 1,11% et Milan 1,46%.

A New York, le Dow Jones a cédé 1,24% et le Nasdaq 2,10%, face aux péripéties en Grèce et en Espagne, et après la publication d’indicateurs économiques américains décevants. L’euro cotait 100,76 yens jeudi à 03H30 GMT à Tokyo, à proximité de son plus bas niveau depuis trois mois atteint la veille à New York. Face au billet vert, l’euro valait 1,2681 dollar à 03H30 GMT, quasiment inchangé par rapport à ses niveaux new-yorkais mais en baisse comparé aux 1,2744 dollar de la veille à Tokyo.

La journée de jeudi a été marquée par une nouvelle vague de mauvaises nouvelles pour la zone euro, et notamment la Grèce et l’Espagne. L’agence de notation financière Fitch a abaissé d’un cran la note à long terme de la dette souveraine de la Grèce, à “CCC”. Cette décision “reflète le risque accru que la Grèce ne soit pas en mesure de maintenir sa participation à l’Union économique et monétaire”, a justifié Fitch.

Les dernières élections en Grèce ont vu la montée en puissance des partis anti-austérité. Leur possible accession au pouvoir après le prochain scrutin prévu le 17 juin pourrait remettre en cause le maintien du pays au sein de la zone euro, perspective qui inquiète les investisseurs. Le Premier ministre sortant Lucas Papademos a prévenu que le rejet des engagements de la Grèce vis-à-vis de ses créanciers, UE et FMI, serait “désastreux”.

Le FMI a lui annoncé qu’il suspendait ses contacts avec le pays jusqu’aux élections législatives, et qu’il ne travaillerait pas avec le nouveau gouvernement provisoire, nommé jeudi à Athènes pour expédier les affaires courantes.

En Espagne, Moody’s a abaissé jeudi la note de crédit de long terme de 16 banques du pays, à cause des difficultés de l’économie et du secteur financier en général, de son déficit public et d’un “accès restreint aux financements”. Les abaissements vont d’un à trois crans, avec trois crans pour Santander et BBVA, les deux plus grandes banques du pays, qui tombent à “A3”.

Le pays suscite l’inquiétude des investisseurs qui doutent de sa capacité à réduire son déficit public alors qu’il doit venir en aide à ses régions et à son secteur bancaire, tous deux fragilisés depuis l’éclatement de la bulle immobilière en 2008. L’Espagne est entrée en récession au premier trimestre 2012.

La déprime n’épargnait pas le marché pétrolier à Singapour, où le baril de “light sweet crude” (WTI) cédait 8 cents à 92,48 dollars dans les échanges matinaux tandis que le baril de Brent de la mer du Nord perdait 53 cents à 106,96 dollars. “Un vent de déprime a pesé lourdement sur les prix du pétrole (…). Les craintes liées aux dettes souveraines (en Europe) expliquent largement une érosion de la confiance dans les perspectives économiques, et donc dans la demande” de pétrole, signalent les analystes de Barclays dans une note.

Le président Barack Obama héberge vendredi et samedi un sommet du G8 dont les travaux devraient être dominés par cette crise de la dette en zone euro, face à laquelle Washington préconise, à l’unisson de certains dirigeants du vieux continent, une politique davantage orientée vers la croissance.