Le FMI recommande au gouvernement tunisien de cibler les investissements productifs

Par : TAP

Le Fonds monétaire international (FMI) estime à 2,2% l’évolution du PIB de la Tunisie en 2012, contre -0,8% en 2011; et en 2013 il devrait s’établir à +3,5%. 

Rappelons que le FMI a publié le 18 avril une nouvelle étude intitulée «Perspectives de l’économie mondiale: une reprise en cours, mais qui reste en danger». Ce document vise à définir la situation économique à travers le monde, région par région. Pour la Tunisie, le FMI estime la moyenne annuelle d’inflation à hauteur de 5%, fin 2012, contre 3,5% en 2011. L’inflation s’abaissera, ensuite à 4%, en 2013.

Concernant le solde extérieur courant, il connaîtra, toujours selon le FMI, une stagnation durant la période 2012-2013, avec un résultat négatif de 7,1% du PIB, contre -7,4% en 2011. Finalement, les prévisions du FMI tablent sur une régression progressive du nombre de chômeurs en Tunisie, passant de 18,9% en 2011, à 17% en 2012, pour avoisiner les 16% en 2013.

Selon l’étude du FMI, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord (MOAN) représente «une croissance en panne et des perspectives incertaines». “Les problèmes internes de la région MOAN qui sont illustrés par l’agitation sociale actuelle ont entraîné un accroissement des transferts sociaux”. Et le Fonds de préciser que “l’agitation sociale a eu des répercussions majeures ayant touché, surtout, le tourisme et les flux de capitaux qui ont diminué”.

Quant aux problèmes extérieurs, l’étude précise qu’ils sont principalement liés aux prix du pétrole et aux liens commerciaux avec l’Europe, qui souffre de plusieurs difficultés. De ce fait, “en Afrique du Nord, les liens traditionnellement importants, tissés avec l’Europe par le biais des échanges commerciaux, des envois de fonds et du tourisme, manquent actuellement, de vigueur”. C’est pourquoi les experts du FMI préconisent que “l’action publique doive, en priorité, viser à préserver ou rétablir la stabilité macroéconomique, malgré l’agitation sociale, et évoluer en même temps vers un modèle de croissance inclusive à moyen terme, qui mette en place des institutions solides, pour stimuler les activités du secteur privé, facilite l’accès aux opportunités économiques et s’attaque à un chômage chroniquement élevé, en particulier chez les jeunes”.

L’objectif budgétaire primordial à moyen terme est, selon le fonds, de réorienter les politiques budgétaires vers la réduction de la pauvreté et l’encouragement des investissements productifs. L’impératif étant “de cibler au mieux les subventions et d’opter pour une réforme des subventions destinées aux combustibles notamment, afin d’alléger les charges sur les finances publiques”.