Débat : Les jeunes et les politiques d’emploi en Tunisie

Par : TAP

“Les jeunes et les politiques d’emploi en Tunisie”, c’est le thème d’une journée d’études organisée, jeudi 12 avril à Tunis, à l’initiative de l’Observatoire national de la jeunesse et de la section du Bureau international du travail (BIT) à Tunis. Des représentants d’associations oeuvrant dans le domaine de l’emploi et de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) ainsi que d’experts dans le domaine.

Il s’agit, entre autres, de promouvoir le partenariat entre les associations de jeunesse et à les associer à l’élaboration d’une politique nationale de l’emploi en faveur des jeunes. La rencontre a permis de prendre connaissance d’expériences réussies en matière de renforcement de l’esprit d’initiative chez les jeunes.

Tout en appellant à l’ouverture d’un dialogue national en vue d’élaborer une nouvelle politique nationale en matière d’emploi à même de tenir compte des préoccupations des jeunes, certains intervenants ont critiqué la politique actuelle en matière d’emploi, estimant que la décision du gouvernement provisoire relative à la création de 25 mille emplois dans la fonction publique ne répond pas aux attentes des personnes au chômage dont le nombre s’élève à 800 mille environ, dont 200 mille diplômés du supérieur.

A cet effet, ils ont appelé à prendre des mesures urgentes de nature à créer de nouveaux postes d’emploi et de mettre en place une stratégie à moyen terme afin de contribuer à réduire l’acuité du problème du chômage.

Fatma Moussa, directrice de l’Observatoire national de la jeunesse, a démontré dans sa communication que l’échec du modèle de développement adopté depuis des années figure parmi les principales causes de la détérioration de l’employabilité des jeunes. Selon elle, il est nécessaire d’exploiter toutes les opportunités d’emploi dans le secteur privé, en veillant à dispenser aux demandeurs d’emploi la formation complémentaire nécessaire leur permettant d’intégrer le marché de l’emploi.

Dans le même ordre d’idées, Mme Moussa suggère d’aplanir toutes les difficultés qui entravent la création d’entreprises et qui constituent un obstacle au développement du travail indépendant. Et propose d’engager une réforme de l’enseignement, revoir les incitations visant à encourager l’investissement et à réviser le système fiscal pour orienter la production vers les secteurs à haute valeur ajoutée.

A noter que, selon des données publiées par l’Institut national de la statistique (INS), le taux national de chômage s’élève, actuellement, à 18,9%, mais ce taux augmente nettement dans les régions intérieures. 58% des employés du secteur privé, dont 20% sont titulaires de diplômes supérieurs, ne bénéficient pas d’une couverture sociale, selon ces mêmes statistiques.

WMC/TAP