Les Bourses européennes limitent leur baisse après les dégradations de S&P

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écrans à Francfort le 27 octobre 2011 (Photo : Marc Tirl)

[16/01/2012 09:35:12] PARIS (AFP) Les Bourses européennes ont ouvert en baisse lundi tout en parvenant à rapidement limiter leurs pertes, les marchés ayant largement anticipé l’annonce vendredi de la dégradation par Standard & Poors de la note de neuf pays de la zone euro, dont la France qui a perdu son “AAA”.

Après avoir ouvert en baisse, toutes les places financières du Vieux Continent se redressaient voire repassaient en territoire positif.

Vers 08H30 GMT, la Bourse de Paris cédait 0,24%, Madrid -0,58%, Francfort -0,05%. Londres en revanche progressait d’un tout petit 0,06% et Milan de 0,03%.

Les places asiatiques, les premières à être ouvertes lundi, ont fini dans le rouge mais sans s’effondrer. La Bourse de Tokyo a cédé 1,43%, Hong Kong -1% et Shanghai -1,71%.

Les marchés européens seront privés de leur boussole habituelle lundi puisque Wall Street restera portes closes, en raison d’un jour férié (Martin Luther King Day).

Vendredi, les Bourses mondiales avaient déjà tenu bon, Paris n’abandonnant que 0,11% et le Dow Jones à New York que 0,39%, malgré les informations de presse ayant dévoilé dans l’après-midi les décisions de S&P.

La principale des trois grandes agences d’évaluation financière a abaissé dans la soirée de vendredi la note de neuf pays de la zone euro, notamment d’un cran pour la France (AA+), deuxième économie de la région, et l’Autriche (AA+), et de deux crans pour l’Italie (BBB+) et l’Espagne (A).

Pour Stan Shamu, analyste chez IG Markets, la séance de lundi “donnera la véritable mesure de la réaction des marchés mondiaux. Selon l’analyste, les opérateurs seront prudents du fait de la fermeture des marchés américains.

Pour les investisseurs, la sanction de SP, qui menaçait depuis décembre d’abaisser les notes de 15 des 17 Etats de l’Union monétaire, ne constitue pas une surprise.

“Rétrospectivement, nous pouvons les considérer comme les plus attendues et évidentes dégradations dans l’histoire”, résume M. Shamu, pour qui ces abaissements de note étaient “inévitables”.

Selon lui, SP a simplement mis à exécution sa menace, ce qui signifie que pour l’agence les mesures nécessaires au règlement de la crise n’ont pas été au rendez-vous, notamment lors du sommet européen du 9 décembre.

Cette sanction a une implication directe sur le Fonds européen de stabilité financière (FESF), principal outil pour venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté et dont la France est un des principaux contributeurs.

Le FESF risque de perdre son triple A et de voir un peu érodées ses capacités à lever de l’argent sur les marchés.

Le marché obligataire, où se négocie les dettes des Etats et donc potentiellement très sensible à une dégradation de notation, évoluait peu lundi matin. Le taux à 10 ans de la France était notamment quasi stable lundi matin, légèrement au-dessus des 3%, soit un rendement toujours bon marché.

Paris va effectuer son premier emprunt, de court terme, depuis la perte du triple A lundi vers 15H00, avec pour objectif de lever autour de 8 milliards d’euros.

Sur le marché des changes, l’euro s’affichait en très légère baisse par rapport à vendredi soir à 1,2666 dollar vers 08H30 GMT.