Tunisie : Disparition programmée des associations de développement à but non lucratif?!

Par : Tallel

Mort programmée des associations de développement à but non lucratif. C’est en tout cas ce qu’estiment les représentants des associations de développement dans le Grand Tunis, Bizerte, Zaghouan et à Nabeul, réunis en séminaire samedi 10 courant à Tunis autour du décret-loi du 5 novembre 2011 régissant l’activité des institutions de microfinance.

En effet, selon eux, l’application dudit décret-loi conduira à la disparition des associations de développement à but non lucratif au profit des organismes de financement à but lucratif. Pour plusieurs raisons. D’abord, les participants à la rencontre de Tunis affirment que «ce décret-loi est une solution importée de l’étranger», et de ce fait, «son application en Tunisie n’est pas adaptée à la réalité du pays», indique la TAP.

Ensuite, autre grief lancé contre ce décret-loi, celui-ci «… permet aux privés de créer des sociétés de microcrédit d’un capital de 3 millions de dinars, alors que le capital des associations de développement ne dépasse pas 200 mille dinars».

Donc, si ce décret-loi est appliqué en l’état, cela pourrait engendrer la disparition de 288 associations de développement et pas moins de 1.200 cadres et employés en Tunisie, dont la plupart opèrent dans des zones non couvertes par les associations à but lucratif.

Alors pour contrer ce projet, Salah Dhibia, président de la Fédération tunisienne du développement et des microcrédits, appelle les représentants des associations à former «un front commun, face aux risques qui se présentent».

Cependant, la tâche risque d’être difficile quand on sait le manque de transparence et d’objectivité dans le traitement des demandes des crédits des citoyens au sein de ces associations du développement en Tunisie… sans oublier leur mauvaise gestion et autres abus de pouvoir.