LeWeb : les start-up, pas encore riches, affichent enthousiasme et idées

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ésident exécutif de Google, au salon LeWeb, à Saint-Denis (près de Paris), le 7 décembre 2011. (Photo : Eric Piermont)

[09/12/2011 17:21:49] SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis) (AFP) Les entrepreneurs du net de la nouvelle génération ont affiché bonne santé et enthousiasme au salon LeWeb, présentant des applications pour le marché du web communautaire, qui cristallise les espoirs de croissance de l’internet de l’ère Facebook.

Constat ou méthode Coué? “Pendant que le monde physique craint une récession, le monde du numérique a de bons espoirs”, a assuré Eric Schmidt, président exécutif de Google, dès l’ouverture du Web.

Grand écart intéressant entre économie réelle et virtuelle, l’Europe empêtrée dans sa crise de la dette était sur-représentée à ce salon.

La compétition des start-ups les plus innovantes affichait 14 entreprises d’origine européenne sur les 16 finalistes et c’est un entrepreneur italien qui a remporté la mise avec son application Beintoo.

“L’Europe est de retour”, a clamé à plusieurs reprises le maître d’oeuvre du salon, le français Loïc Le Meur qui a souligné la popularité des sites européens de musique: le français Deezer, le russe Badoo et le suédois Spotify.

Si l’Europe connaît de beaux succès, les participants au colloque ont souligné que la Silicon Valley reste la première créatrice de start-ups au monde.

“C’est un problème de financement”, déclare le conseiller pour le numérique du président français, Nicolas Princen. Les entreprises innovantes américaines arrivent plus facilement à lever des fonds auprès des investisseurs en Californie, estime-t-il.

Exemple concret: la jeune pousse américaine Task Rabbit, qui permet de sous-traiter en local de menus services contre rémunération. L’application, tout juste opérationnelle dans cinq villes américaines, a déjà réussi à lever cinq millions de dollars dès le premier tour de table.

C’est peut-être ce qui explique l’attrait de la Silicon Valley chez plusieurs petites start-up européennes, venues au Web glaner des conseils d’entrepreneurs plus aguerris.

Aucune recette de business model infaillible n’a pourtant été livrée, mais plutôt des idées de ce qui peut drainer des audiences, sans parler de rentabilité.

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à la conférence LeWeb, le 7 décembre 2011 à Saint-Denis (près de Paris). (Photo : Eric Piermont)

Alexander Ljung, le PDG britannique du site de musique SoundCloud, plateforme de distribution de musique permettant à tout un chacun de diffuser et de promouvoir ses morceaux, a ainsi parlé de sa vision de la musique et de son potentiel: “la musique va surpasser la vidéo sur le net”. Selon lui, la musique “est la seule activité que l’on peut consommer en parallèle à toute autre”, comme conduire sa voiture.

Autre maillon vital à l’existence même des start-ups: les investisseurs.

“Le monde a assurément besoin d’entrepreneurs”, a ainsi répété à plusieurs reprises le représentant phare des “business angels” du web communautaire, Sean Parker, co-fondateur du pionnier des sites gratuits de musique Napster, et actionnaire historique de Facebook, qui a aujourd’hui jeté son dévolu sur Spotify.

Il y a pourtant, selon lui, “beaucoup trop de start-ups aujourd’hui”, en raison de l’appat du gain que suscitent les réseaux sociaux. Cette abondance “empêche l’aggrégation des meilleurs talents et des meilleures idées”. L’argent est sur les marchés, assure-t-il, “mais il y a une chasse aux financements démesurée à l’heure actuelle”.

M. Parker recommande plutôt aux petits investisseurs de confier leur argent à des fonds d’investissement, comme celui qu’il a rejoint, le Founders Fund, mais surtout “d’avoir une équipe de collaborateurs incroyablement doués, au bon moment”.

Autre conseil d’investisseur, celui de Shervin Pishevar, du puissant Menlo Ventures. Aux yeux de celui qui a déjà investi dans plus de 40 start-ups dans sa carrière d'”angel investor”, l’échec d’un projet ne doit pas être un frein: “c’est comme regarder la mort en face plusieurs fois de suite. Après, on n’a plus peur de la mort, c’est juste qu’elle nous apprend à nous dépasser pour trouver le moyen de faire vivre un projet autrement”.