Tunisie : Le nikab met le feu et attise la tension à l’université de Sfax

Par : Autres

esstss-1.jpgDe l’orchestration, de la provocation ou de la coïncidence? En tout cas, samedi 8 octobre était loin d’être une journée ordinaire à la Faculté de médecine de Sfax. En effet, environ quatre-vingt-dix personnes ont assiégé l’Ecole supérieure des sciences et techniques de la santé de Sfax, dont les locaux administratifs se trouvent dans la Faculté. Les assaillants, majoritairement barbus et d’un âge avancé, habillés en «horka», sont venus pour soutenir la demande d’une étudiante en première année sage-femme pour avoir l’autorisation de suivre ses études en portant la Burka. 

Selon une source proche de l’institution, la réglementation en vigueur exige que les étudiants des établissements à vocation paramédicale portent une tenue spéciale. Pour la sage-femme, il s’agit d’une blouse ou casaque, une coiffe et des sabots, ce que refusent les assaillants.

N’ayant pas obtenu des gages pour éviter la confrontation et essayer de temporiser, les responsables de cette institution  ont promis de trouver une solution ce lundi 10 octobre, tout en s’indignant de la position du ministère de l’Enseignement supérieur qui n’a pas donné de consignes claires dans ce genre de situation.

Toujours selon notre source, des syndicalistes et des étudiants ont voulu intervenir pour chasser les intrus. Des enseignants -paramédicaux ou médecins, permanents ou vacataires- ont manifesté leur refus d’assurer les cours si des étudiantes avec la burka sont autorisées à suivre les cours, notamment les stages.

La question que tout le monde c’est de savoir si les forces de l’ordre interviendront ce lundi pour assurer la sécurité des locaux de l’Ecole et de la Faculté au cas où la tension persisterait et les assaillants reviendraient comme ils l’ont promis.

Par ailleurs, une demande a été adressée au ministère de tutelle suite à l’agression contre le secrétaire général de la Faculté de lettres de Sousse pour avoir fait paraître une circulaire interdisant le port de la burka dans les institutions universitaires.