«L’effet révolution» sur l’industrie tunisienne!

«Le
secteur industriel
pouvait faire mieux s’il n’y avait pas les perturbations
sociales qui ont touché profondément certains secteurs d’activités à rendement
vital pour l’industrie tunisienne», estime Zakaria Hmed, chef de cabinet du
ministre de l’Industrie et de la Technologie, lors de la conférence de presse
hebdomadaire au sein du Premier ministère, le 4 octobre 2011.

Le bilan du secteur est mitigé. Les
industries manufacturières ont bien
progressé, soit 3,2% contre 1,1% en 2010 mais les secteurs des mines et de
l’énergie ont enregistré des baisses considérables dans leur croissance, soit
respectivement 40% et 6,6%. M. Hmed indique que la production de pétrole et de
gaz a reculé de 10% et que le nombre des puits explorés s’est réduit à 10
seulement, durant les huit premiers mois, contre 20 à la même période en 2010.

La situation est la même pour le phosphate et le ciment. La
cimenterie d’Enfidha,
qui a vu s’arrêter son activité pendant une bonne période, a récemment redémarré
avec une capacité de production de 4.500 tonnes par jour. Elle devra reprendre
sa capacité de production initiale de 6.000 tonnes prochainement.

Performance indécise…

Au niveau des
exportations industrielles, on prévoit qu’elles atteindront 8,5%
de croissance d’ici fin 2011, soit près de 21 MDT. «C’est la première fois qu’on
atteint ce chiffre en Tunisie», lance M. Hmed. Cette performance a été boostée
par les industries mécaniques et électriques, le textile et habillement, le cuir
et chaussures et les industries agroalimentaires. Mais ce n’était pas aussi
glorieux pour le secteur des matériaux de construction et les industries
chimiques (-25%).

Particulièrement, le secteur des industries agroalimentaires a marqué un coup
cette année, soit 31,5% de croissance à fin août 2011 (+450 MDT contre 166 MDT
en 2010). La principale était évidemment la Libye. Les principaux produits
exportés sont les dérivés de céréales, les huiles, les tomates transformées. M.
Hmed précise que leurs exportations n’ont pas affecté le marché local. Il
indique que la production de tomates transformées a atteint 855 mille tonnes, ce
qui pourra suffire la Tunisie et aussi la Libye.

Le lait aussi est l’un des produits exportés, soit 6,5 millions de litres. Le
responsable du ministère de l’Industrie et de la Technologie a affirmé que
l’exportation de ce produit a été arrêtée depuis le 13 juillet 2011 vue qu’il
n’y en a pas assez sur le marché local. Il ajoute que certaines entreprises
fabriquent du lait desséché pour approvisionner le marché libyen.

En ce qui concerne l’emploi, M. Hmed signale que le secteur industriel génère
habituellement 20 mille emplois par an. Dans le contexte actuel, un effort
particulier a été formulé pour booster l’employabilité dans le secteur, soit
10.500 postes dans le secteur privé (industrie et technologie) et 13.200 dans la
fonction publique. Ajoutons à cela 13.000 personnes qui ont été titularisées,
dont 9.000 dans la sous-traitance.

Inquiétude…

D’un autre côté, on prévoit que la progression des intentions d’investissement
atteindra +20% à fin 2011. Mais des difficultés ont été enregistrées. Les
intentions d’investissement dans les projets de +5 MDT ont cru contre une baisse
dans les projets de -5 MDT ou les
PME. «J’estime que c’est l’effet révolution
puisque les gens étaient réticents à investir dans de grands projets», affirme
le chef de cabinet. De même la baisse a touché les intentions d’investissement
dans les projets totalement exportateurs.

Pour ce qui est de l’avenir du secteur, M. Hmed que les grands groupes étrangers
en Tunisie sont toujours inquiets. «Ils sont en attente. Quand on parle avec
eux, ils disent qu’ils ne veulent pas quitter la Tunisie. Mais ils sont en
retrait par rapport à tout nouvel investissement ou extension de leurs activités
pour l’instant», explique-t-il. Il ajoute qu’il y aura des visites dans ces
groupes dans leurs pays respectifs pour les rassurer sur la situation en Tunisie
et sur la compétitivité du climat d’affaires.