Récession, faillite d’un Etat ou de banques : la planète finance se fait peur

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écran suit les courbes des marchés financiers, le 23 septembre 2011 à Jakarta (Photo : Bay Ismoyo)

[24/09/2011 07:01:05] PARIS (AFP) Confrontée à la peur d’une rechute de l’économie en récession et à l’enlisement de la crise de la dette souveraine en Europe, la planète financière a vécu une nouvelle semaine noire, des turbulences qui rappellent les pires heures de la crise de 2008.

Tout au long de la semaine, les marchés se sont inquiétés de l’incapacité des institutions politiques et monétaires à les rassurer. Sur la semaine, le CAC 40 a perdu 7,29% et le Dax de Francfort 6,76%.

Dès lundi, les Bourses ont ouvert en forte baisse, déçues par la réunion des ministres des Finances européens en Pologne durant le week-end.

Divisés, les grands argentiers ont reporté à octobre toute décision sur le versement d’une nouvelle tranche d’aide de huit milliards d’euros à la Grèce, qui a cruellement besoin de cet argent pour éviter la faillite.

Les mauvaises nouvelles se sont ensuite accumulées.

L’agence d’évaluation financière Standard and Poor’s a abaissé d’un cran la note de l’Italie, malgré l’adoption par le Parlement quelques jours plus tôt d’un plan d’austérité draconien de 54,2 milliards d’euros.

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La Bourse de Francfort, le 22 septembre 2011 (Photo : Marc Tirl)

Cette dégradation a ravivé la peur d’une contagion de la crise grecque à l’ensemble de l’Union monétaire, tandis que les entretiens d’Athènes avec la troïka de ses créanciers (zone euro et Fonds monétaire international) n’aboutissaient pas.

Pour ajouter au pessimisme, le Fonds monétaire international (FMI) a drastiquement abaissé ses prévisions pour les Etats-Unis, tablant sur une croissance de 1,5% en 2011 contre 2,5% en juin, et pour les pays de la zone euro, signe que l’économie réelle patine.

Habitués à ce que les banques centrales jouent les pompiers en période de crise, les investisseurs ont alors reporté leurs espoirs sur la Réserve fédérale américaine (Fed), mais les attentes ont été rapidement douchées. Non seulement, l’institution monétaire a dressé un tableau noir de l’économie des Etats-Unis, jugeant la reprise “lente” et menacée par des “risques importants”, mais les mesures annoncées ont également semblé largement insuffisantes.

La Fed va vendre d’ici à la fin juin 2012 pour 400 milliards de dollars de bons du Trésor et en racheter pour un montant identique avec une maturité plus longue. Avec pour effet de maintenir bas les taux d’intérêt à long terme.

La réponse des marchés a été sans équivoque jeudi. A New York, le Dow Jones a dégringolé de 3,5% et le Nasdaq de 3,25%. La déroute des places financières européennes a été encore plus forte. Paris et Francfort ont lâché autour de 5% et Londres a cédé plus de 4,5%.

Le secteur bancaire a été très malmené alors que la recapitalisation de certaines banques européennes est désormais présentée comme inévitable et concernerait une vingtaine d’établissements au minimum.

C’est dans cette ambiance anxiogène que s’est ouvert jeudi soir à Washington le sommet du G20, qui réunit les ministres des Finances et banquiers centraux des principaux pays riches et émergents.

Les investisseurs espéraient des avancées mais leurs attentes ont été une nouvelle fois mises à mal.

Les grands argentiers se sont contentés de promesses de soutien au secteur bancaire, renvoyant toute décision au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui se tiendra à Cannes, les 3 et 4 novembre.

“Le risque de récession, la crise grecque, le risque de contagion à d’autres pays souverains, un assèchement du crédit, les craintes sur la liquidité ou la solvabilité d’une banque”, tous ces éléments peuvent justifier une poursuite du décrochage des places financières, avertissent les économistes du courtier Aurel BGC.