Les entreprises tunisiennes ont-elles la capacité de s’imposer sur le marché turc?

Par : Tallel

Le ministère turc de l’Economie organise, en collaboration avec l’Agence de
promotion de l’investissement et de l’innovation (APII), une mission d’hommes
d’affaires tunisiens, du 4 au 7 octobre 2011 à Istanbul, en Turquie, à
l’occasion de la Foire “CeBIT Bilisim Eurasia 2011”, spécialisée dans les
domaines de la technologie de l’information, télécommunications, Internet,
logiciels, systèmes de sécurité, cartes électroniques, technologies bancaires,
développement des réseaux, etc.

Cette mission a pour but d’établir des rencontres d’affaires entre industriels
tunisiens avec leurs homologues turcs en marge de cette manifestation.

A noter que les frais de séjour dans un hôtel en logement avec petit déjeuner
des participants tunisiens seront pris en charge par l’organisateur turc.

Mais au-delà de cet événement, certains indices montrent que l’économie
tunisienne, très orientée vers l’Europe avant le 14 Janvier, le sera à l’avenir
beaucoup plus vers 3 grands marchés.

Le premier, c’est le marché maghrébin, avec en priorité, la Libye et l’Algérie
-où la Tunisie va chercher à prendre pied dans un marché naturel de proximité et
de voisinage-, sans oublier le Maroc et la Mauritanie.

Certains opérateurs estiment que, nonobstant les dégâts engendrés par la guerre
civile en Libye, sans ce marché, la situation économique de la Tunisie après le
14 Janvier aurait été pire. Selon eux donc, il s’agit-là d’une piste à
consolider, mais avec une nouvelle approche. Ces opérateurs vont jusqu’à
suggérer une intégration économique, sociale et monétaire entre les deux pays.
“La Libye et la Tunisie doivent avoir un statut économique exceptionnel et
particulier sans aucune entrave ni restriction“.

Le deuxième marché, c’est celui de l’Orient, avec ses composantes arabes mais
aussi d’autres pays comme la Turquie, la Chine et l’Inde. Pour gagner quelque
part de marché dans cette région, d’aucuns pensent que le premier pas à faire
c’est la consolidation du transport aérien, sans négliger l’usage de l’anglais
en appoint, mais aussi en participant aux foires et manifestations commerciales
dans ces pays. Un axe Tunis-Istanbul et un autre Tunis-Dubaï dedraient, dans
cette optique, être dynamisés, afin de faciliter, éventuellement, l’installation
des entreprises tunisiennes dans ces pays clés.

La troisième voie concerne l’Afrique. Certains hommes d’affaires suggèrent tout
simplement la suppression des visas pour les ressortissants des pays africains
et la mise en place de nouvelles lignes aériennes. Ils estiment que les
meilleurs pays africains avec lesquels on a un partenariat économique sont ceux
dispensés de visas comme le Mali, le Niger, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire.
Maintenant, est-ce qu’il faut prendre ces pays comme un exemple de coppération
réussie? C’est à voir. Ceci dit, il est impératif d’élargir le champ des
possibilités pour les entreprises tunisiennes, en les aidant à aller vers
d’autres pays (Ghana, Burkina Faso, Nigeria, Cameroun, Bagon, Guinée
équatoriale, angola…), tous ces pays ont des économies plus moins solides.

Un axe Tunis-Abidjan avec comme pour moteur la BAD peut se développer
rapidement, si la vision politique est là, mais aussi en rénovant notre
diplomatie pour qu’elle devienne une diplomatie d’affaires et économique.