La Russie va céder au privé nombre de société-clés, dont Rosneft

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ète dans la façade du géant pétrolier Rosneft à Moscou, le 17 mai 2011 (Photo : Dmitry Kostyukov)

[03/08/2011 18:03:52] MOSCOU (AFP) La Russie a révélé mercredi un plan de privatisations élargi, qui la verrait entièrement sortir du capital de nombreuses entreprises-clés, parmi lesquelles le pétrolier Rosneft et la banque publique VTB, selon les agences russes.

Selon ce plan présenté mercredi par le vice-Premier ministre russe, Igor Chouvalov, au président russe, Dmitri Medvedev, la Russie céderait ses parts dans le premier groupe pétrolier Rosneft d’ici à 2017, tout en gardant une “golden share”, une action spécifique lui permettant d’exercer un droit de veto sur les grandes décisions stratégiques de l’entreprise.

D’ici à 2017, le gouvernement russe sortirait également notamment du capital de la banque publique VTB, la deuxième de Russie, de l’opérateur hydroélectrique Rousguidro, du géant public des diamants Alrosa, du transporteur maritime Sovkomflot, de l’aéroport moscovite de Cheremetievo et de la première compagnie aérienne russe Aeroflot.

Le montant des fonds qu’espère lever la Russie via ce plan de privatisations élargi n’a pas été précisé.

Plus tôt dans la journée, le conseiller économique du Kremlin, Arkadi Dvorkovitch, a indiqué que le président avait déjà “approuvé ces propositions du gouvernement”, selon l’agence Interfax.

En juillet 2010, les autorités russes ont annoncé avoir établi une liste de sociétés publiques ou semi-publiques devant être partiellement mises en vente entre 2011 et 2013.

Puis, en octobre 2010, le gouvernement a annoncé avoir approuvé un programme de privatisation, bien plus large, sur cinq ans, devant rapporter 42 milliards d’euros.

Le gouvernement avait alors indiqué vouloir vendre de nombreuses actions de ces entreprises clés mais n’avait pas jusqu’à présent évoqué la possibilité de se séparer de la totalité de ses actifs, privatisant ainsi entièrement ses compagnies.

Concernant Rosneft, l’Etat russe avait jusqu’à aujourd’hui évoqué la possibilité de privatiser jusqu’à 50% moins une action, gardant ainsi le contrôle sur la société, qui cherche actuellement un partenaire pour explorer de gigantesques ressources dans l’Arctique, après l’échec d’un accord avec le britannique BP.

Néanmoins, depuis l’annonce de ce plan, l’Etat a seulement vendu 10% de la banque VTB pour plus de 2,4 milliards d’euros.

“En dehors de lever des fonds pour le budget fédéral, l’autre but du programme de privatisation est d’augmenter l’implication des compagnies internationales en tant que partenaires dans l’industrie russe”, avait estimé dans une note l’analyste Chris Weafer, de la banque ING.

“La plupart des grandes entreprises contrôlées par l’Etat n’ont pas beaucoup changé depuis l’époque soviétique et la plupart ont du retard par rapport à leurs pairs internationaux en terme d’efficacité”, avait-il ajouté.

Selon l’analyste, “la grande différence entre le précédent plan et le plan révisé est que l’Etat est prêt à perdre le contrôle, ou à entièrement vendre (ses parts), dans la plupart des compagnies publiques en échange d’une golden share”, ajoutant qu’il s’agit d'”un grand changement dans la stratégie du gouvernement”.