Italie : les craintes de contagion font chuter les banques à Milan

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La Bourse de Milan le 23 mai 2011 (Photo : Giuseppe Cacace)

[08/07/2011 10:46:36] MILAN (Italie) (AFP) Les craintes de contagion de la crise de la dette à l’Italie faisaient chuter les valeurs bancaires vendredi à la Bourse de Milan et grimper les taux obligataires italiens qui atteignaient un nouveau record.

Alors que l’indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, avait entamé la séance sur une légère hausse, il a dévissé en fin de matinée et lâchait 2,27% à 19.288 points vers 10H00 GMT sous l’effet d’une chute soudaine des valeurs bancaires.

UniCredit, première banque italienne, chutait de 5,61% à 1,262 euro, après avoir lâché environ 6,5% un peu plus tôt, ce qui a entraîné une suspension momentanée du titre.

Intesa Sanpaolo reculait de son côté de 4,56% à 1,654 euro, Banco Popolare de 3,82% à 1,46 euro et Banca Popolare di Milano de 3,74% à 1,572 euro.

Parallèlement, les taux obligataires italiens à dix ans atteignaient un nouveau record à 5,328% vers 09H45 GMT, tandis que leur écart avec le Bund allemand, référence en zone euro, s’inscrivait à 240,3 points de base, là aussi un record.

“Le marché semble dire qu’il craint une contagion” de la crise de la dette à l’Italie, déclare un analyste milanais, selon qui les investisseurs pourraient notamment être inquiets en raison d’une “situation politique pas très claire”, la majorité ayant été récemment affaiblie par deux défaites dans les urnes.

L’analyste évoque par ailleurs la situation du puissant ministre de l’Economie Giulio Tremonti, artisan du plan d’austérité adopté jeudi dernier, qui est dans la tourmente alors que la justice a révélé jeudi soir que son ex-conseiller Marco Milanese, dont elle réclame l’incarcération pour corruption, lui payait le loyer de son appartement romain.

Selon les analystes, le contexte politique actuel n’est pas des plus favorables pour mettre en oeuvre les mesures d’austérité de 40 milliards d’euros qui doivent permettre à l’Italie de parvenir à un quasi équilibre budgétaire en 2014.

Vendredi 24 juin, les banques italiennes avaient déjà subi des ventes massives en Bourse en raison des inquiétudes sur l’Italie et UniCredit avait chuté de près de 9%.

L’Italie, dont la dette, l’une des plus élevées du monde, représente environ 120% du PIB, est sous étroite surveillance des marchés et des agences de notation. Moody’s a annoncé le 17 juin qu’elle envisageait d’abaisser sa notation, un mois après une décision similaire de Standard and Poor’s.