Tunisie – Augmentation des salaires : Pourquoi pas encore des accords dans le privé?

Quelle est la relation entre Genève, le prix du poisson et les patrons? C’est
simple, les négociations sur l’augmentation des salaires dans le secteur privé
se sont arrêtées car les négociateurs du patronat n’ont pas trouvé bizarre
d’aller se prélasser sur les abords du Lac Léman à Genève où ils participent au
Congrès de l’Organisation internationale du travail (OIT) alors que 1,5 million
d’employés dans le secteur privé attendent avec impatience les résultats de ces
négociations, espérant des hausses de salaire qui pourraient restaurer un peu de
leur pouvoir d’achat… et peut-être ramener de temps en temps un peu de poisson
(hors de prix actuellement) à la maison!

Avant de partir à Genève, les négociateurs du patronat avaient demandé que les
secteurs dont les employés avaient bénéficié d’augmentations spéciales après le
14 janvier ne soient pas intéressés par les hausses salariales sujettes aux
négociations sociales. Ceci au moment où, au contraire,
l’UGTT a tenu à ce que
les hausses sujettes aux négociations s’étendent à tous les secteurs sans la
moindre exception. L’attitude de Belgacem Ayari, chargé du dossier du secteur
privé au sein de la Centrale syndicale, ne laisse aucune ambiguïté à ce propos.

Malgré toutes les discordances, les 1,5 million d’employés dans le privé
espèrent que les négociations salariales dans le secteur privé reprendront leur
cours aussitôt que les négociateurs du patronat seront revenus de Genève.

En vérité, tout ce joli monde est sur les dents, suivant au jour le jour les
dernières nouvelles des négociations et caressant l’espoir que la Révolution
tienne compte de leurs réalités; c’est-à-dire des difficultés de plus en plus
fortes à joindre les deux bouts. Devant la hausse incessante dans les prix des
denrées, leur pouvoir d’achat se détériore de jour en jour et met en danger, non
seulement les foyers à bas revenus mais aussi la classe moyenne constituée de
cadres.

Dans le secteur privé, on s’attend à ce que l’augmentation des salaires se fasse
au moins au niveau des taux sur lesquels se sont accordées les parties sociales
lors de la clôture des négociations de 2008-2010, exactement comme c’est le cas
pour les négociations actuelles à propos du secteur public.