CHRONIQUE Tunisie : Des roquets et des roquettes

roquets-1.jpg Je ne voudrai pas jouer à l’oiseau de mauvaise augure, mais c’est le titre d’un hebdomadaire qui m’a fait tiquer: «révolution tunisienne 2ème round». Ce titre, associé à un ensemble d’événements concomitants, m’a intriguée:

– Le consensus obtenu autour de l’article 15 qui n’a retenu ni les 23 ni les 10 ans mais une sorte de «short list» de personnes à exclure, et on va se retrouver avec un millier de personnes qui étaient les plus influentes de l’équipe zabaienne et qui ont contribué à sa pérennité; cette décision est un moindre mal bien que ce millier de personnes puisse avoir un effet on ne peut plus nocif par personne ou structure interposée, ce qui fait qu’en fait que si chacune des dites personnes est «connectée» à 100 personnes, on est dans le système Facebook mais qui a comme slogan «nuire à tout prix».

– L’interview bizarre et dénuée de tout droit de réserve d’un personnage qui a occupé des hautes fonctions au sein d’un des ministères où la discrétion est un culte, mais ce qui m’a gêné dans cette interview, c est d’abord les attaques directes et personnelles dirigées contre les deux personnages clés de cette période de transition: le chef d’Etat major des armées qui aurait pu prendre le pouvoir depuis le 13 janvier, et le Premier ministre qui, déjà le 17 janvier dans une interview, décrivait le futur ….. Ensuite, l’importance accordée à celui dont on connaissait le rôle durant les trois premières années de ZABA; rôle que je m’abstiens de juger et qui n’a rien à envier à celui de celle qui l’a suivi qui, elle, avait au moins un objectif simple: enrichir sa famille coûte que coûte.

– L’impact de cette interview a plusieurs niveaux: la rue qui s est enflammée brusquement, le match de foot du Club Africain qui a tourné au vinaigre, et la violence de la réaction de la police que l’on peut comprendre si on considère que l’ETAT prime sur le reste.

Et enfin, comme par hasard, au même moment, les roquettes se sont mises à pleuvoir sur Dhehiba!

Alors, ce petit pays qui, sans trop le savoir, a provoqué un tsunami politique dans le monde arabe, ce qui a fait dire à certains politologues que BEN LADEN est mort une première fois le 14 janvier 2011 et que sa nouvelle mort est arrivée juste à point nommé après la publication du “bon“ extrait de naissance d’OBAMA, peut-il résister aux aboiements des roquets et aux provocations de roquettes, lui que Rome a transformé en un champ de ruines comme l’a si bien montré cette savoureuse et intelligente campagne publicitaire…? Car, la devise de ce bout de pays est de faire l’humour pas la guerre …..

Pour conclure, est-ce le deuxième round de la révolution tunisienne ou celui de la révolution dans le monde arabe où on va voir l’Egypte, secouée par des guerres ethniques provoquées, les autres régimes en crise chuter ou prendre de la graine? Dieu seul sait!