Tunisie : «Il existe un plan de relance qui ne coûtera rien!», affirme le ministre de la Planification

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«Il existe un plan de relance qui ne coûtera rien!», lance Abdelhamid Triki,
ministre de la Planification et de la Coopération internationale, en référence à
la saison agricole qui s’annonce prometteuse grâce aux derniers pluies.
Cependant, faut-il compter seulement sur la saison agricole pour sauver 2011?
Avec l’augmentation du déficit commercial (4.119 MDT) pour atteindre 6,2% du
PIB, la régression des
investissements
et le recul du taux de croissance –estimé
au mieux à 1%-, pour les spécialistes, l’année 2011 sera grisâtre pour
l’économie tunisienne.

«Dans le plan de relance adopté par le gouvernement provisoire, on ne peut pas
compter sur l’export et encore moins sur l’investissement bien qu’on essaye de
se rattraper au niveau du budget. On compte plus sur la consommation intérieure.
Les recrutements annoncés, les augmentations de salaires et les programmes
spécialement dédiés aux chômeurs, sans oublier les investissements dans les
régions intérieures, auront certainement l’avantage de renforcer le pourvoir
d’achat, surtout qu’il a été décidé de ne pas augmenter les prix, cette année,
malgré les hausses observées au niveau international», explique M. Triki, lors
de la conférence de presse du 27 avril 2011.

D’ailleurs, la pression sur le budget de l’Etat s’est accrue, en raison du recul
des fonds propres de 570 millions de dinars et l’augmentation des dépenses
publiques de 1.970 millions de dinars, dont 1.200 MDT de dépenses
supplémentaires au titre de la compensation. Ce montant représente 3,2% du
PIB
qui s’ajoute au déficit budgétaire primaire, estimé à 2,5% du PIB.

Rappelons que le budget pour le plan de relance économique est de 2.500 MDT. Un
chiffre qui sera audité dans le cadre du projet de loi des finances
complémentaire. Ce projet sera annoncé avant fin mai 2011. Ceci dit, notre
économie aura besoin davantage de financement extérieur, de l’ordre de 4.200 MDT,
essentiellement sous forme de dons et de crédits directs. Le ministre précise
que la moitié de ce montant servira à couvrir le déficit budgétaire alors que la
seconde moitié sera dédiée au remboursement de financements programmés.

Selon le ministre, le montant des dons reçus jusque-là est de 200 MDT, dont 67
MDT de l’Union européenne alors que celui des crédits directs s’élève à 1.400
millions d’euros, partagé entre la France par le biais de l’AFD (350 millions
d’euros), la Banque mondiale (500 millions d’euros) et probablement la
BAD, sans
oublier la Banque islamique de développement (BID) et aussi l’Algérie (100
millions d’euros).

M. Triki précisera que 90% de ces crédits seront retirés d’ici juillet 2011. Il
ajoute que ces financements extérieurs n’auront pas un grand effet sur le taux
d’endettement du pays, qui se situe aux alentours de 36% actuellement. Ces
financements répercuteront une augmentation de 2,5%, soit un taux d’endettement
de 38%. Le taux d’endettement public serait de 45%. Des taux qui sont estimés
positifs, selon M. Triki pour lequel un crédit de 450 millions d’euros a été
déjà remboursé en avril dernier.

Concernant le Conseil supérieur de développement, le ministre a affirmé qu’il se
tiendra probablement après les élections du 24 juillet 2011. «A cette date, il
faudrait décider de son maintien ou de sa restructuration ou c’est le Conseil
constitutionnel qui se chargera de l’approbation du budget. Pour l’instant, nous
avons commencé, au sein du gouvernement provisoire, à préparer le budget 2012.
Il sera transmis au Conseil constitutionnel qui se chargera de le compléter»,
explique-t-il.