La Banque mondiale et la BAD exhortent le Soudan à s’attaquer aux problèmes de développement

Washington, le 18 avril 2011 – Une troisième table ronde sur le Soudan, forum lancé par la Banque mondiale pour promouvoir un large partenariat en faveur du développement du Soudan, s’est tenu au cours des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI. L’événement était co-présidé par le président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, et le vice-président Région Afrique de la Banque mondiale, Mme Obiageli Ezekwesili.

Le forum a été l’occasion pour les gouvernements du nord et du sud-Soudan de faire un rapport sur les progrès réalisés dans l’exécution de leurs programmes de développement respectifs. Il a également offert au Groupe de mise en œuvre de haut niveau sur le Soudan (AUHIP) l’occasion d’informer la table ronde sur les progrès accomplis dans la négociation d’un certain nombre de questions, à la suite du référendum de janvier 2011 sur l’autodétermination du Sud-Soudan.

Les donateurs et les institutions ont salué les progrès réalisés dans les deux cas. Le président Thabo Mbeki, président de l’AUHIP, a souligné que le cadre de ces négociations a été fourni par la création de deux États viables, et la mise en place de solutions gagnant-gagnant tant pour le nord et le sud. Il indiqué que l’AUHIP espérait qu’un accord serait conclu d’ici la fin du mois de mai. 

M. Kaberuka a déclaré que «le soutien continu de la communauté internationale aux Soudanais et à l’AUHIP sera crucial pour le succès de la mise en œuvre de l’accord que les parties parviendront à conclure en vue de résoudre le problème de la dette. La cohérence et l’harmonisation des politiques des donateurs vont être mises à l’épreuve au Sud-Soudan. Construire une nouvelle nation à partir de zéro nécessite des investissements importants dans les institutions et une forte appropriation du processus par les Soudanais eux-mêmes». 

Mme Ezekwesili a déclaré pour sa part que «la transition à venir est l’occasion de rompre avec ce passé de conflits et d’insécurité, et de faire des progrès sur les thèmes clés présentés dans le Rapport 2011 sur le développement dans le monde, entre autres la sécurité des citoyens, la justice et l’emploi. Certains de ces thèmes sont également au cœur de notre nouvelle stratégie pour l’engagement de la Banque en Afrique. Créer les conditions de ce programme demande des progrès rapides sur les négociations entre le Nord et le Sud». 

La table ronde a également permis d’examiner la question de la dette extérieure du Soudan. Les participants ont pris note des progrès réalisés par le Nord comme le Sud dans les négociations sur les questions de la dette, y compris l’accord visant à procéder à une sensibilisation commune des créanciers par les deux gouvernements. Les participants ont souligné leur engagement à aider à résoudre les problèmes de la dette extérieure, condition préalable à l’ouverture de perspectives de développement du Nord et du Sud. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international dirigeront ensemble le groupe technique de travail du Soudan sur la dette, qui réunit des représentants des principaux créanciers. 

La Banque africaine de développement (BAD) fournit actuellement un appui technique et des conseils à l’AUHIP sur les négociations post-référendaires concernant les questions financières et économiques, y compris la dette et le commerce transfrontalier. En attendant le règlement des arriérés du Soudan, la BAD a mis l’accent sur l’intensification de son engagement sur les questions de politique économique tant au Nord qu’au Sud-Soudan. En appuyant le plan de développement du Sud-Soudan, la BAD va aider le gouvernement à prendre de l’avance dans la définition des modalités d’exécution de ce plan. La BAD a souligné l’importance d’assurer des «gains rapides» pour un grand nombre de ménages urbains ou ruraux, ou les deux. 

Le Groupe de la Banque mondiale a également réitéré son soutien aux deux parties. L’institution examine actuellement  les moyens d’aider le Soudan à la lumière de la transition, et a entamé des consultations avec ses administrateurs pour explorer les moyens exceptionnels pour apporter un soutien. La Banque travaille aussi en étroite collaboration avec le Fonds monétaire international pour s’assurer que les processus d’adhésion  du Sud-Soudan progressent aussi rapidement que possible. À ce jour, la Banque a soutenu activement le Soudan par le biais de l’administration de deux fonds fiduciaires multi-donateurs, et par un programme solide de recherche et de services consultatifs. 

Les participants à la table ronde ont également reconnu la nécessité de repenser l’approche de l’architecture de l’aide et de la coordination des donateurs au Sud-Soudan. Il s’agit de garantir un soutien cohérent et efficace au processus de transition, ainsi qu’au plan de développement du Sud-Soudan. 

Outre le président Thabo Mbeki, les participants comprenaient le président Alhaji Abubakar Abdulsalami et le président Pierre Buyoya, également membres de l’AUHIP; Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine; l’ambassadeur Princeton Lyman, envoyé spécial des Etats-Unis au Soudan; Marisa Lago, secrétaire-adjoint au Trésor; Andris Piebalgs, commissaire européen au développement; Mme Margaret Carey, directrice, département des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix; l’éminent entrepreneur soudanais, Mo Ibrahim; des autorités de haut niveau du gouvernement soudanais d’unité nationale et du gouvernement du Sud-Soudan; des représentants des Nations unies, de l’Union européenne et ses Etats membres, de la Norvège, de la Chine, de l’Inde, de l’Egypte, de l’Arabie saoudite, du Japon, du Canada et des institutions régionales.

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