Renault présente ses “excuses” à Marin, accusé d’avoir “couvert” l’enquête

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à Paris (Photo : Fred Dufour)

[09/04/2011 15:31:01] PARIS (AFP) Renault a présenté samedi ses “excuses” au procureur de Paris Jean-Claude Marin, accusé dans un enregistrement clandestin d’avoir “couvert” l’enquête officieuse contre trois cadres, une accusation “dépourvue de tout fondement” selon le constructeur.

“Renault confirme que la position prêtée à M. Jean-Claude Marin (…) d’avoir +couvert+ des investigations de la direction de protection du groupe, est dépourvue de tout fondement”, a indiqué à l’AFP une porte-parole du constructeur.

“Renault souhaitait présenter ses plus vives excuses à Jean-Claude Marin et à l’ensemble des services du parquet de Paris”, a-t-elle poursuivi, déplorant “cette nouvelle violation du secret de l’instruction”.

Ces accusations, démenties par Jean-Claude Marin vendredi soir, résultent d’un enregistrement réalisé lors d’une réunion interne par Dominique Gevrey, ancien responsable sécurité de Renault, incarcéré depuis pour escroquerie.

Dans cet enregistrement, rendu public par challenges.fr, le directeur juridique de Renault affirme que le procureur Marin avait “couvert” les investigations “borderline” qui ont abouti au licenciement des cadres.

Dans un communiqué, le procureur de Paris a démenti “formellement avoir pu délivrer une quelconque autorisation de procéder à des investigations officieuses”.

Il rappelle “qu’il dirigeait une enquête confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) de laquelle il ressortait déjà au moment de cette conversation, et notamment grâce aux informations fournies par les autorités judiciaires étrangères, que les accusations portées par Renault étaient infondées”, a-t-il poursuivi.

“Les propos tenus au cours de cette conversation relèvent donc d’une manipulation par l’usage frauduleux de l’aval imaginaire donné par le parquet de Paris à la poursuite d’une enquête privée”, conclut-il.

L’affaire Renault a éclaté en janvier, quand le constructeur a accusé trois de ses cadres d’espionnage industriel. Mais l’enquête a permis de les blanchir, réorientant le dossier vers la thèse de l’escroquerie.