Tunisie – Emploi : Le ministre de l’Emploi prédit la perte de 80 mille emplois cette année

80.000. Voilà un nombre qu’on aura du mal à gérer si les revendications
sociales, sit-in et grèves ne s’arrêtent pas de si tôt. Jusque-là, 4.000 emplois
ont été perdus. Le nombre de chômeurs est de 520 mille actuellement, dont 160
mille diplômés du supérieur. Il seront plus de 700 mille en juillet prochain.

Aux 80 mille postes perdus, on ajoute les 80 mille diplômés de cette année et
les 35 mille travailleurs en Libye. Et Le compte est bon! Un sacré coup pour
cette révolution dont le droit à l’emploi était la principale préoccupation.

Saïd Ayedi, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle du
gouvernement provisoire, semblait peu sceptique en annonçant ces chiffres, lors
de la conférence de presse du 4 avril 2011. Le taux de chômage qui était à 14%
est de 19% actuellement. C’est tout monisieur le ministre?

Comme l’a présenté M. Ayedi, le programme du gouvernement provisoire pour
l’emploi vise à créer de nouveaux emplois dans le secteur publique, privé, le
milieu associatif et aussi à l’étranger. Il s’agit aussi de développer la
création d’entreprises et l’accompagnement des petits projets. En outre, on vise
à préserver les postes d’emploi existants tout en apportant de l’aide aux
entreprises endommagées.

L’accompagnement des demandeurs d’emploi est aussi un objectif formulé par la
mise en place du programme Amal, qui vise à intégrer 50.000 demandeurs d’emplois
pour la recherche active de l’emploi par l’octroi d’une allocation de 200 dinars
par mois, durant une année. Selon le ministre, 127 mille dossiers ont été reçus
dans les bureaux d’emplois jusque là.

La création d’emplois ne se fera pas de sitôt. Dans l’état actuel des choses,
les pertes se comptent plus que les gains. Les sit-in qui se multiplient ces
jours-ci, dans le secteur privé essentiellement, ne facilitent pas les choses.
Ce secteur privé qui est sensé créer davantage d’emploi. Les postes dans la
fonction publique étant limités. Près de 20 mille postes sont prévus, y compris
des recrutements de l’année dernière. Les principaux recrutements se feront dans
l’éducation (3.000) et dans la santé (2.000). M. Ayedi lance, ainsi, un appel à
tous les intervenants à contribuer à cet effort de lutte contre le chômage.
Selon lui, pour gérer cette crise, il faut de la patience et de la persévérance.
“Pour aller plus vite, il ne faut pas se précipiter”, lance-t-il.