CHRONIQUE Tunisie : Le syndrome de Calais

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Je ne sais pas si vous connaissez l’histoire des bourgeois de Calais qui, au XVème siècle, se rendirent aux Anglais après un long siège de leur ville, car depuis la nuit des temps, la douce France s’est toujours -comme si elle voulait coûte que coûte affirmer son existence- recherchée des ennemis, ce fut longtemps les Anglais, puis vinrent les Allemands et maintenant, en désespoir de cause, ils se retournent avec la complaisante complicité de la Marie, contre les musulmans après la Saint Barthelemy et que Pétain se fut occupé des juifs…

Mais cela n’est pas l’objet de notre papier, car pour revenir à ces pauvres bourgeois, ils furent, après un long siège de leur ville, condamnés à se rendre aux Anglais vêtus seulement d’une bure, tête nue, pieds nus et reliés les uns aux autres par une corde, image immortalisée par une sculpture de Rodin… ils furent bien obligés car durant tout le siège, la population fut décimée par la famine et il fallait trouver une issue; et après s’être rendus, les Anglais ouvrirent grandes les portes de la ville et les habitants se ruèrent sur la nourriture.

Ca c’est pour la grande Histoire, mais pour la petite histoire, on raconte qu’avec l’ouverture des portes de leur ville-prison et malgré la profusion de la nourriture, les Calaisiens se battirent pour se servir en premier et beaucoup moururent… gavés avec des ventres trop pleins… ce qui obligea les Anglais à revenir remettre de l’ordre.

Tout en niant tout parallèle avec une situation similaire, on peut dire que l’excès de liberté tue la liberté, et actuellement ce qui se passe chez nous relève de la dérive qui ne peut que faire renaître les vieux démons qui, tapis dans l’ombre, n’attendant que le moment propice de faiblesse pour attaquer leur proie, mais hélas on ne peut empêcher cette expansion mais essayer par de la sagesse de la contenir, et cette sagesse fait partie de l’entropie des peuples à se sauver d’eux-mêmes.

Evidement, chacun a fini par se trouver une âme de révolutionnaire, d’autres veulent protéger la révolution qu’ils n’ont même pas vu venir et d’autres créent des micro-partis, et cette atomisation est une perte d’énergie à un moment où le baril flambe.

Alors, que chacun prenne ses responsabilités et qu’il se réveille et demeure vigilant pour permettre à ce pays de réalise ses objectifs. Car il ne faut pas oublier que, historiquement, Carthage a enfanté Hannibal, Kairouan de Ibn Khaldoun, Tunis de Tahar Haddad, Tozeur de Chebbi, Monastir de Bourguiba et Sidi Bouzid de Bouazizi et j’en oublie, et hélas, la jolie ville de Hammam Sousse de ZABA, et avons sans trop de prétention créé les événements qui secouent ce monde arabe engourdi et endormi par l’ignorance et leurs dirigeants ignares et obséquieux. Et pour paraphraser un Français célèbre, je vous dis «messieurs les Tunisiens, tirez les premiers».