Tunisie : Les salariés de la STAM contre leur syndicat

L’activité du port de Radès continuait d’être paralysée hier, mardi 1er février jusqu’à 18h, pour le deuxième jour consécutif, en raison de la grève des agents de la Société tunisienne d’acconage et de manutention (STAM).

Ces derniers comptaient poursuivre leur mouvement de protestation jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. «Nous sommes en grève depuis lundi et nous continuerons jusqu’au bout, il faut immédiatement remplacer notre structure syndicale qui n’a jamais défendu nos intérêts», nous a confié un gréviste qui se dit contre les hauts responsables de la STAM ainsi que ceux du syndicat.

«En ce moment, huit de nos agents ont été reçus par le ministre de l’Equipement et du Transport. Nous sommes tous prêts à reprendre le travail immédiatement si la réponse du ministre est satisfaisante», ajoute-t-il.   

Il faut rappeler que cette action de protestation a été déclenchée dans le but de faire valoir des augmentations salariales, d’une humanisation des conditions de travail et autres avantages liés à leur activité. «Nous travaillons jour et nuit dans des conditions très pénibles. Nous exigeons des compensations en ce qui concerne les heures supplémentaires et les jours fériés», déclare un docker.

En outre, certaines accusations ont été portées contre le président du syndicat des employés de la STAM et son entourage, qualifiés d’alliés de la direction générale de la société. De même, les agents de la STAM revendiquent, selon certains d’entre eux, l’ouverture d’une enquête sur un certain de nombre de cadres de la STAM pour des affaires suspects concernant les procédures de recrutement et l’achat d’équipements (cavaliers, grues,..).

La grève des dockers et des agents portuaires des terminaux du port de Radès a durement impacté l’activité de certaines compagnies de transport maritime qui a été, pendant deux jours, en arrêt total. «Déclencher une grève des dockers implique la cessation de débarquement de la marchandise. Nous avons des difficultés à honorer nos engagements vers nos clients. L’administration doit immédiatement trouver un terrain d’entente avec les grévistes, sinon ca sera le chaos», explique Sofiene Boussalem, directeur commercial d’une société de transport maritime.

A noter que le mouvement a pris fin hier vers 18h. Les dockers ont finalement repris le travail. «Nous avons repris le travail. Le ministre nous a rassurés par une promesse de satisfaction de l’ensemble de nos revendications. Mais cela ne suffira pas, il faut aussi que ceux qui disaient vouloir jouer le jeu de la négociation tirent les leçons de cette grève», précise un agent de la STAM contacté ce matin.