Tunisie : Vivement des pôles technologiques gérés par des privés!

Par : Autres

Mis à part le
Pôle technologique d’El Ghazela qui a pris son envol -et même
frôlé la saturation-, les autres pôles technologiques en Tunisie demeurent dans
l’état de démarrage, de construction voire de projets.

La commission qui assure l’examen des demandes d’hébergement des projets a reçu
en 2010, selon une source sûre, une centaine de demandes mais n’a approuvé que
42 et a hébergé 22 autres. Nul ne doute de la réussite, aujourd’hui, du Pôle El
Ghazela, ce qui explique par ricochet sa saturation, bien qu’il existe beaucoup
de parcelles de terrain nues et non bâties ; situation que personne à la
Direction du Pole n’est en mesure de vous fournir la moindre explication, ni
d’ailleurs e pourquoi ces parcelles n’ont pas servi à la construction de
nouveaux bâtiments.

Les autres pôles demeurent toujours “en jachère“, et ce depuis 2008, dont ceux
de Sousse et de Sfax dédiés au secteur des technologies de l’information et de
la communication (TIC). Et il est peu probable que ces pôles soient à 100%
opérationnels avant 2014. Certains imputent à ce retard à leur mode de gestion
public et la contrainte de passer par le ministère de l’Equipement pour tout
appel d’offres de construction.

D’ailleurs, pour les 2 bâtiments construits par la société publique NIDA au Pole
El Ghazela -dont l’un occupé par le constructeur mondial HP et l’autre en cours
de construction pour le compte de SUNGARD- ont été faits selon la règle de gré à
gré et dans une procédure souple contractuelle et en choisissant le mieux disant
pour répondre en termes de qualité et du cahier des charges exigé par HP et
Sungard.

Du coup, certains estiment nécessaire de reconduire cette stratégie si l’on
souhaite avoir des pôles opérationnels au cours des deux prochaines années (2011
et 2012).

En outre, il y a un problème fondamental qui empêche la réussite des pôles, à
savoir le fait de confier leur direction à une structure administrative
(publique) avec des responsables qui ne sont pas issus du monde de l’entreprise,
qui ignorent tout du secteur privé… et donc ne peuvent agir que comme
gestionnaires de logistique plutôt que comme des chefs d’entreprise. C’est
pourquoi plusieurs voix s’élèvent –et ce depuis longtemps- pour confier la
gestion des pôles à des privés -des hommes d’affaires- venant du monde
entrepreneurial, qui savent attirer les entreprises, favoriser l’exportation
parce qu’ils agissent comme des entrepreneurs. Pour ce faire, on leur allouerait
un budget de fonctionnement propre et une autonomie de gestion et non sous une
tutelle administrative contraignante, nécessitant pour chaque action ou voyage à
l’étranger la signature d’un ministre ou de la tutelle.

Sans une remise en question profonde du mode de gestion de nos pôles, ceux-ci
risquent d’être des espaces vides, ou plutôt un concept virtuel ne reflétant pas
les réalités économiques des entreprises innovantes et employant des milliers
d’ingénieurs et de cadres.

La réflexion doit se faire et en urgence!