Budget 2011 de la SNCF : amélioration de la marge, mais pas assez

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à al gare de Lyon à Paris, le 24 mars 2010 (Photo : Loic Venance)

[23/12/2010 16:11:26] PARIS (AFP) La SNCF devrait améliorer sa rentabilité en 2011, toutefois pas à un niveau suffisant pour financer ses activités et ses investissements sans alourdir sa dette, selon le projet de budget 2011 du groupe dont l’AFP a eu copie.

La marge opérationnelle, indicateur privilégié par la direction, devrait passer de 7% environ cette année à 8% l’an prochain, selon ce document présenté mercredi en conseil d’administration.

Or, elle devrait atteindre 10 à 12% pour que le groupe puisse autofinancer ses activités, selon les calculs de la direction.

Pour enrayer une augmentation de la dette inquiétante –jusqu’à 9,6 milliards attendus fin 2011–, la SNCF compte économiser 4 milliards d’euros d’ici 2015, dont 550 millions en 2011, grâce notamment à une meilleure maîtrise des coûts et achats.

Le groupe SNCF devrait compter fin 2011 quelque 242.000 personnes, contre 235.000 à fin 2010.

Quant à l’Epic (établissement public industriels et commercial, la “SNCF historique”), il devrait embaucher environ 4.500 personnes l’an prochain, mais ces arrivées ne compenseront pas les départs en retraite: il devrait perdre 1.404 “effectifs moyens disponibles”. Dans la pratique, les syndicats ont compté 1.870 suppressions de postes.

Le directeur financier du groupe David Azéma avait souligné cet automne la nécessité d'”entrer dans une dynamique financière vertueuse” qui verrait la SNCF limiter ses investissements aux opérations qu’elle peut directement financer, le groupe ayant “4 ou 5 milliards de dette de trop”, selon lui.

Le niveau des investissements va néanmoins poursuivre sa progression en 2011, à presque 2,7 milliards d’euros, une bonne partie d’entre eux résultant d’engagements anciens.

Le chiffre d’affaires devrait atteindre 33,5 milliards d’euros en 2011, après 30,7 milliards estimés pour 2010.

La CGT cheminots a critiqué ce budget jeudi, dénonçant “une stratégie de la seule rentabilité au détriment des usagers et des cheminots”.

Elle estime que les hypothèses de croissance sont “critiquables et trop aléatoires”, et s’inquiète du poids grandissant des filiales par rapport à l’Epic.

Sud-Rail a aussi critiqué “un budget construit uniquement dans une logique financière, qui détruit l’entreprise de service public”.