és lors d’une conférence de presse de Google en Allemagne, le 18 novembre 2010 (Photo : Johannes Eisele) |
[06/12/2010 16:56:51] SAN FRANCISCO (AFP) Le groupe internet Google s’est lancé à son tour lundi sur le marché des livres en ligne avec le site google.books.com, qui propose plus de trois millions de titres numérisés, certains gratuits.
En se lançant sur ce marché à la suite du distributeur Amazon, dont la librairie en ligne Kindle et l’appareil du même nom dominent actuellement le marché, et Apple qui a lancé en début d’année son application iBooks, Google espère profiter de son avance dans la numérisation de livres.
“Nous pensons que ce sera la plus grande e-bibliothèque du monde”, a dit une porte-parole de Google, Jeannie Hornung. “Avec les livres gratuits, il y en a plus de trois millions”, dont des centaines de milliers de titres payants, a-t-elle précisé.
Les livres numérisés peuvent être téléchargés sur tout ordinateur relié à internet, ou avec des applications dédiées sur des appareils portables, comme les téléphones fonctionnant sous le système Android conçu par Google, ou sur des iPhones et iPads d’Apple.
Plusieurs liseuses électroniques dédiées seront également compatibles avec ce programme, mais pas le Kindle d’Amazon.
Une page de Google Livres, en 2009 (Photo : Joel Saget) |
Selon Google, qui avait espéré lancer ce service dès l’été, la plupart des gens apprécieront la possibilité de pouvoir accéder à leurs livres sur divers appareils, selon les circonstances du moment: “vous pourrez utiliser votre compte Google pour y accéder partout, via internet”, a dit Mme Hornung.
La librairie en ligne Alibris et l’Association américaine des libraires (American Booksellers Association) comptent parmi les partenaires de ce lancement et participent à la vente des livres Google.
La librairie compte aussi bien des nouveautés de la liste des meilleures ventes dressée par le New York Times, que des ouvrages techniques illustrés, avec graphiques accessibles sur les pages virtuelles.
Un lancement à l’international est prévu l’an prochain.
Google a confirmé que ses prix seraient “concurrentiels” avec le reste du secteur. Il a conclu des partenariats avec 4.000 éditeurs, avec un partage de recettes négocié au cas par cas.
“L’idée c’est que vous pouvez acheter des livres numériques chez le vendeur de votre choix et les lire sur l’appareil de votre choix”, a dit Mme Hornung.
Le groupe s’est aussi rapproché d’un site communautaire d’amateurs de lecture, Good Reads, dans l’idée d’installer un “réseau affilié” de sites où les lecteurs pourront acheter ses titres.
Google, dont l’ambition affichée est de mettre en ligne tout le savoir du monde, affirme avoir déjà numérisé plus de 15 millions de livres écrits en 400 langues dans une centaine de pays depuis 2004.
Ce lancement intervient alors qu’une étude récente du cabinet Forrester Research a chiffré à près d’un milliard de dollars les ventes de livres électroniques aux Etats-Unis cette année, et trois fois plus d’ici à 2015.
Actuellement 7% des internautes adultes américains lisent des livres électroniques, un taux qui devrait doubler l’an prochain, selon Forrester.
La librairie Google est lancée alors que la justice n’a pas encore donné son avis sur un accord conclu il y a deux ans entre le groupe internet d’une part et des associations d’auteurs et éditeurs américains d’autre part.
Le juge chargé du dossier n’a donné aucune indication sur la date de sa décision sur cet accord, qui prévoit de dédommager les auteurs et éditeurs dont les oeuvres auraient été numérisées sans autorisation, et établit un fonds doté de 30 millions de dollars pour rémunérer les ayants droit acceptant que leurs livres soient numérisés.
Les principales objections à cet accord portent sur les oeuvres épuisées dont les ayants droit ne peuvent pas être identifiés. Les titres entrant dans cette catégorie ne sont pas distribuées dans la librairie électronique Google.