Baisse de la TVA : les restaurateurs ont rendu plus que ce qu’ils ont reçu

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Un panneau indique la baisse la TVA, sur le menu d’un restaurant de Caen, le 22 juillet 2009 (Photo : Mychele Daniau)

[25/11/2010 11:37:14] BIARRITZ (AFP) Les restaurateurs ont restitué 2,8 milliards d’euros à l’économie grâce aux baisses de prix, à l’emploi et aux augmentations de salaires, soit davantage que ce que leur a apporté la baisse de la TVA (2 milliards net), selon un bilan dressé jeudi par leur principal syndicat.

Réuni depuis mardi en congrès annuel à Biarritz, l’Umih (Union des métiers de l’industrie hôtelière), premier syndicat du secteur, estime que le passage d’un taux de TVA normal (19,6%) à un taux réduit (5,5%) rapporte au secteur des cafés, hôtels et restaurants 2 milliards d’euros par an.

2 milliards est également le chiffre retenu par le gouvernement, une fois déduits du montant brut de la baisse (3 milliards) les aides que recevaient déjà le secteur (600 millions d’euros) qui ont été supprimées et la part de la baisse de la TVA qui revient par exemple aux stations-service (400 millions).

Pour l’Umih, les restaurateurs ont redonné un milliard d’euros en augmentation de salaires et améliorations sociales, 600 millions d’euros grâce à la création de 29.500 emplois, 600 millions d’euros grâce à la sauvegarde de 30.000 emplois et autant avec la baisse des prix.

Soit “2,8 milliards d’euros, sans compter les effets induits, à savoir les impôts supplémentaires, la lutte contre l’économie souterraine, et la relance des investissements”, a expliqué Philippe Villalon, président de la fédération des restaurateurs au sein de l’Umih.

Le coût des accords sociaux, signés en décembre 2009, à savoir un milliard d’euros, est un chiffre globalement admis, comme celui des créations d’emplois, (29.500) issu des statistiques du ministère du Travail.

En revanche, un récent rapport du sénateur Michel Houel, qui concluait à l’efficacité de la baisse de la TVA dans le secteur, soulignait qu’il était difficile de chiffrer un effet TVA sur la sauvegarde d’emplois.

Quant à la baisse des prix, elle a été jugée par le rapport sénatorial, tout comme l’Umih, proche de ce qui était attendu, c’est-à-dire estimée entre 2,15 et 2,5% alors que l’Etat était en droit d’attendre entre 2,5 et 3%. L’Umih estime pour sa part que cela représente 600 millions d’euros de pouvoir d’achat rendu aux consommateurs.

Le congrès doit s’achever jeudi après-midi en présence du secrétaire d’Etat au Tourisme et au Commerce, Frédéric Lefèbvre.