Emploi des seniors : progrès lents dans les entreprises

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évrier 2010, organisé pour la deuxième année consécutive par le Medef Ile-de-France à La Villette à Paris (Photo : Bertrand Langlois)

[16/11/2010 11:53:47] PARIS (AFP) L’obligation faite aux entreprises d’améliorer l’emploi des seniors commence à produire des effets positifs mais les décisions d’embauche restent encore très minoritaires, selon une étude publiée mardi.

Portant sur un panel de 95 entreprises représentatives (secteurs et effectifs), l’étude du cabinet suédois de consultants Mercuri Urval montre que pour se conformer au décret du 20 mai 2009, les entreprises ont mené des négociations pour un accord d’entreprise sur l’emploi des seniors (51%) ou un plan d’action (42%).

Les entreprises qui n’avaient passé ni un accord ni un plan avant le 1er avril ont dû acquitter une pénalité de 1% sur la masse salariale. Elles étaient au nombre de 250, indiquait à la mi-septembre l’ex-secrétaire d’Etat à l’Emploi, Laurent Wauquiez qui précisait que 33.900 plans ou accords d’entreprise avaient été conclus.

Ces accords ou ces plans, qui ont commencé à être mis en place à 75%, selon l’étude, sont le plus souvent unilatéraux. Seuls 80 d’entre eux, soit un peu plus de 10%, ont fait l’objet d’accords patronat-syndicats dans les branches professionnelles.

“On sent qu’il y a eu un impact positif du décret” a estimé l’auteur de l’étude, Sylvain Grevedon.

“Nous commençons chez nos clients à observer une modification des comportements et une volonté de privilégier les compétences sans critère d’âge”, a-t-il noté, soulignant que même si 60% des entreprises disent avoir peu changé leur regard sur l’emploi des seniors du fait du décret, elles sont 70% à présenter comme des mesures nouvelles celles mises en oeuvre dans les plans d’action.

Si une grande majorité d’accords d’entreprise (77%) pour les seniors consiste à prévoir des entretiens à mi-carrière (vers 45 ans), 26% des entreprises interrogées annoncent s’engager sur des objectifs de recrutement de seniors ou prévoient des quotas d’embauche.

Mais de l’intention à l’acte d’embauche il y a encore un grand pas: seulement 6% des entreprises ont recruté des seniors ces six derniers mois.

Autre constat : les entreprises ne considèrent pas que ce soit un problème de faire travailler les “baby boomers”, nés après la Seconde guerre mondiale et la “génération Y” (moins de 25 ans). Cependant 20% considèrent cette cohabitation difficile.

La France a un des taux d’emploi des 55-64 ans les plus faibles d’Europe (39%) contre 70% en Suède ou en Norvège.