Marée noire : les coûts explosent pour BP, la tempête Alex se renforce

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étrole, le 28 juin 2010 à Cat Bay, dans le golfe du Mexique (Photo : Joe Raedle)

[29/06/2010 06:15:51] LA NOUVELLE-ORLEANS (AFP) Le coût de la marée noire pour le groupe britannique BP ne cesse d’augmenter, avec quatre millions de dollars dépensés à chaque heure qui passe, alors que la tempête tropicale Alex se renforçait lundi dans le golfe du Mexique.

Alex, qui a fait 10 morts an Amérique centrale, devrait rester à distance du site de la marée noire, selon les prévisions à cinq jours du Centre national des ouragans (NHC). Mais Alex, qui risque de devenir un ouragan mardi, pourrait provoquer une forte houle et perturber les opérations de nettoyage et de récupération du brut.

La tempête risque de compromettre la mise en place d’un troisième navire de récupération du brut, mais aussi les opérations visant à creuser des puits de secours afin de stopper définitivement l’écoulement de brut.

Les conditions climatiques extrêmes créées par la tempête pourraient aussi pousser davantage le pétrole vers les côtes. Les autorités du Mississippi ont annoncé dimanche que du brut s’était déversé en grande quantité sur des plages de l’Etat, qui n’avait jusqu’à présent reçu du pétrole que sous la forme de galettes.

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ête tropicale Alex. (Photo : Ho)

Trois autres Etats riverains du golfe du Mexique ont déjà été touchés par la marée noire provoquée par l’explosion le 20 avril d’une plateforme de BP située à 80 km au large: la Louisiane, l’Alabama et la Floride.

Par mesure de précaution, les compagnies pétrolières Shell et ExxonMobil ont indiqué lundi avoir évacué une partie du personnel de leurs plateformes.

Et en attendant de voir les conséquences de la tempête sur les activités de BP, le coût de la catastrophe ne cesse d’enfler. Le groupe a indiqué avoir déjà dépensé 2,65 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros). Ce coût augmente à une vitesse vertigineuse: vendredi, le compteur était à 2,35 milliards de dollars. BP dépense donc désormais quatre millions de dollars par heure.

Les demandes de remboursement se multiplient: BP affirme avoir déjà dédommagé près de 41.000 plaignants, pour un total de 128 millions de dollars.

Et l’on voit mal comment ce flux pourrait ralentir tant que le groupe n’aura pas réussi à obturer le puits à l’origine de la catastrophe.

BP a par ailleurs dû démentir lundi le départ de son directeur général Tony Hayward annoncé par un haut responsable du Kremlin. Les agences russes Interfax et Ria Novosti avaient annoncé que d’après le vice-Premier ministre Igor Setchine, M. Hayward — qu’il devait recevoir dans la journée– allait démissionner et présenter son successeur.

M. Hayward, qui a été sévèrement critiqué aux Etats-Unis pour ses multiples gaffes, a cédé la semaine dernière la gestion de la lutte contre la marée noire à un de ses lieutenants, Bob Dudley, un vétéran du groupe, très expérimenté et 100% américain.

Des élus américains ont par ailleurs demandé dans une lettre adressée aux patrons des géants pétroliers Chevron, ConocoPhillips, ExxonMobil et Shell de prouver qu’ils étaient mieux préparés que BP à affronter une marée noire.

“Le moratoire sur le forage de nouveaux puits dans le golfe doit être rétabli jusqu’à ce que les compagnies pétrolières soient en mesure de démontrer que leurs plans en cas de marée noire permettraient de protéger le golfe d’une autre implosion sous-marine”, écrivent Henry Waxman, président de la commission de l’Energie de la Chambre des représentants et les présidents de deux sous-commissions.

Le président Barack Obama a ordonné un moratoire sur les forages en eau profonde, mais la justice a annulé cette décision.