Tunisie : Les champs pétrolifères d’El Borma reprennent du poil de la bête

sitep-elborma-1.jpgDurant la première décennie, tous les puits producteurs d’El Borma, dont les réserves récupérables sont passées de l’ordre de 100 millions de barils en 1964 à 760 millions de barils aujourd’hui (soit 38% des réserves au niveau national), étaient éruptifs. L’injection d’eau permettait, à l’époque, l’amélioration du taux de récupération du gisement et le maintien d’un bon niveau de production. Suite à ces signes de réussite indéniable, au développement de technique de pointe (forage dirigé, infill drilling, sismique 3D) et au lancement des activités d’exploration dans cinq permis d’une superficie totale de 11.600 km2 dont celui d’El Borma d’une surface de 1708 km2, la SITEP a obtenu de l’Etat, en novembre 1968, une concession d’une durée de 50 ans, renouvelée d’ailleurs, cette année, pour 25 ans, donc jusqu’à 2043.

Au fait, derrière les performances techniques de l’entreprise, des cadres, des ouvriers et des ingénieurs, à force de courage et d’abnégation, ont assuré à la compagnie, au rythme des chantiers, la vigueur intellectuelle et manuelle à même de faire de cette entité publique une société charnière dans le domaine de l’exploitation des hydrocarbures en Tunisie. D’ailleurs, d’après des sources au ministère de l’Industrie et de la Technologie, le gisement d’El Borma, dont le nombre de puits a atteint 177 avec 450 km forés,  a cumulé au 31 décembre 2009 une production de 713 millions de barils, avec un taux de récupération de 43%, parmi les plus élevés au monde, ce qui a permis à plusieurs générations, nous dit M. Khaled Kaddour, président-directeur général de la SITEP, l’acquisition de l’expertise dans les différentes branches liées à l’exploitation pétrolière.

Quand les champs d’El Borma reprennent du poil de la bête

En dépit du vieillissement du personnel et des installations du premier gisement du pays, du tarissement de la production tout au long des années quatre-vingt-dix du siècle dernier, les autorités de tutelle ont continué à croire aux potentialités des puits d’El Borma, pris des initiatives audacieuses afin d’assurer la pérennisation de l’activité de l’entreprise et mis en place une vision stratégique nouvelle pour faire face aux turbulences incontrôlées de la conjoncture internationale. C’est ainsi qu’un protocole d’accord conclu le 07 août 2008 entre la Direction Générale de l’Energie et l’ENI (le partenaire italien) a permis la diversification des prestations de la SITEP, le retour d’un meilleur positionnement à l’échelle nationale et le financement, grâce à de nouvelles conventions, des forages de puits, qui ont été à l’origine, en 2009, des deux découvertes parmi les plus importantes du sud tunisien (EB 406 huile et EB 407 gaz) et d’un horizon non conventionnel carotté pour la première fois en Tunisie, en cours d’évaluation.

 L’or noir a jailli pour la première fois à El Borma, à l’extrême sud du pays, le 21 octobre 1964, grâce au puits EB1, après de longs travaux géologiques et sismiques, couronnant ainsi des années de labeur, d’exploration et de forage, entrepris depuis la création, en juin 1960, de la Société italo-tunisienne d’exploitation pétrolière (SITEP), un modèle pendant 50 ans, de partenariat «gagnant-gagnant» entre deux pays méditerranéens, aux liens historiques et culturels séculaires. Le pétrole coulait à flots. L’émotion était à son apogée. Le pays vivait un véritable miracle. Main dans la main, Tunisiens et Italiens, poussés par le même élan pionnier, ont enchaîné la construction des installations nécessaires à la production, entamé le traitement et la séparation de l’huile produite, mis au point des techniques de stockage sécurisées et réalisé l’expédition jusqu’au port pétrolier de la Skhira, dans de bonnes conditions.

Finalement, après plus d’une décennie d’angoisse et d’inquiétude, l’espoir renaît de nouveau au fin fond du sud tunisien. Pour la première fois depuis 1986, les performances d’El Borma ont dépassé celles de l’année précédente. En effet, la production d’huile a atteint, en 2009, 3,37 millions de barrels, dépassant ainsi les prévisions initiales de 12,6%. Le dernier puits d’appréciation (EB167), nous dit-on, vient de confirmer l’extension du réservoir. Il est entré en production récemment (début juin 2010) avec un débit journalier de 1.200 barrels. En plus, une intense activité de work over sur des puits abandonnés a permis la mise en évidence d’autres potentialités (EB400 acacus).

Avec le renouveau d’El Borma, la SITEP a préparé un business-plan pour la période 2010-2014 afin de lancer de grands projets permettant de hisser la compagnie aux standards des sociétés pétrolières internationales, d’introduire de nouvelles technologies telles que la facturation hydraulique pour les horizons profonds et d’assurer, à travers des cursus de formation, concoctés avec l’ENI, la permanence des compétences au sein de l’entreprise.

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