La croissance en Tunisie et dans la région vue par le FMI

La croissance de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord et Pakistan devrait atteindre 4,2% en 2010, dans un contexte de redressement de la conjoncture mondiale, mais la région reste aux prises avec les séquelles de la crise économique mondiale, selon les propos de M. Masood Ahmed, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), lors d’une conférence de presse tenue récemment à Dubaï. «En 2010 la croissance devrait gagner en puissance, portée par un rebond des entrées de capitaux et un redressement de la consommation interne», estime M. Ahmed. «Ces perspectives encourageantes sont cependant assombries par des tensions dans le système bancaire et par la langueur du crédit dans l’ensemble de la région».

L’économie des pays émergents de la région, comprenez non-producteurs de pétrole (Tunisie, Afghanistan, Djibouti, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Pakistan, Syrie), se redresse après le ralentissement de l’année dernière, mais la croissance reste inférieure (3,8% en 2009) à ce qu’elle devrait être pour réduire le niveau élevé du chômage et à celle des autres pays émergents. Vu le rebond enregistré par les échanges depuis le milieu de 2009 et la reprise amorcée par l’investissement et le crédit bancaire, la croissance devrait grimper timidement à 4,1% en 2010 puis à 4,8 % en 2011.

Pourtant, ces taux ne suffiront pas à créer les emplois dont la région a besoin vue la rapide expansion de sa population active et son taux de chômage élevé. La croissance du crédit -qui a chuté à une moyenne pondérée de 2% durant l’année achevée en octobre 2009, contre près de 20% avant la crise- reste également faible, comme partout ailleurs dans la région. L’inflation quant à elle continue d’être relativement élevée dans beaucoup de pays, principalement du fait de la montée des prix des produits alimentaires et énergétiques. De plus, la faiblesse persistante de la demande en Europe, l’appréciation des taux de change et la concurrence des autres pays émergents restreignent le potentiel de croissance tirée par les exportations.

Selon le FMI, le principal défi demeure : «accroître la compétitivité afin de relever la croissance et de créer les emplois dont ces pays ont grandement besoin».