Tunisie-Devises : Parité de l’euro, expectative et vigilance!

Par : Autres

L’euro a perdu 12% de sa valeur depuis le début de l’année en cours par rapport
au dollar sur les principales places financières du monde. A Tunis, les
observateurs comme les opérateurs économiques constatent que cette dévaluation
ne se répercute pas pour le moment sur la parité dinar/euro.

Il faut rappeler encore une fois que 60% de nos importations et 70% de nos
exportations sont libellées en euros, on comprend dès lors pourquoi lorsque la
monnaie européenne éternue l’économie tunisienne risque la grippe; mais on n’en
est pas là aujourd’hui, loin s’en faut.

C’est pour éviter les scénarios catastrophes que les pouvoirs publics ont mis en
place un
Comité de suivi constitué de représentants des principales structures
qui ont en charge la gestion de l’économie du pays.

Pour les spécialistes de la finance à Tunis, il est plus que difficile de cerner
avec exactitude les effets de la situation actuelle du dollar et de l’euro sur
les indicateurs macroéconomiques du pays.

Les pouvoirs publics s’interdisent de spéculer sur la spéculation et
soutiennent, pour le moment, presque la même parité
euro/dinar et indiquent que
le Comité de suivi a pour tâche essentielle la vigilance et la réactivité.

La vigilance concernera les indicateurs de la balance des paiements et ceux de
la balance commerciale.

Tout cela semble bien beau et presque idyllique si ce flou et cette absence de
lisibilité dans les intentions des pouvoirs publics à moyen terme ne gênaient
pas les donneurs d’ordres et donc pourraient entraver les quelques frémissements
de reprise dans les secteurs, tels que le textile ou même le tourisme….

Ce qui inquiète le monde de la finance et les opérateurs économiques, en
général, à Tunis comme partout ailleurs, c’est l’impression qui prévaut et qui
laisse penser que les perspectives économiques en Europe ne sont pas évidentes
et les politiques économiques des pays européens ne convergent pas vers une même
stratégie de sortie de crise.

A Tunis et pour de nombreux observateurs, il est plus qu’urgent, aujourd’hui, de
mettre au point une stratégie -et mobiliser les moyens nécessaires– pour alléger
l’interdépendance de l’économie tunisienne avec celle des pays européens

Cette recommandation paraît comme une lapalissade puisqu’elle revient toujours
dans les discours officiels et officieux, mais reste, encore, dans l’état actuel
des choses comme un vœu pieux.