Sans réforme, les Etats-Unis sont condamnés à une nouvelle crise

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ésident américain Barack Obama à Washington, le 16 avril 2010. (Photo : Jim Watson)

[22/04/2010 10:11:04] WASHINGTON (AFP) Barack Obama a plaidé en faveur d’une réforme financière en soulignant que les Etats-Unis seraient sinon condamnés à une nouvelle crise, et enjoint Wall Street à le soutenir, selon des extraits d’un discours que le président américain devait prononcer jeudi à New York.

“Il est essentiel que nous apprenions les leçons de cette crise, pour que nous ne nous condamnions pas à la répéter”, va déclarer M. Obama, selon des extraits du discours diffusés tôt jeudi matin par la Maison-Blanche.

“Et ne vous y trompez pas, c’est exactement ce qui va se produire si nous laissons passer cette occasion” de remettre à plat le système de régulation des banques et autres institutions financières, dossier en cours d’examen au Sénat américain, a souligné le président.

Dans le même discours qu’il devait prononcer peu avant midi (16H00 GMT) à Cooper Union, une université privée située dans le sud de Manhattan, à quelques rues de Wall Street, le quartier de la Bourse, M. Obama a souhaité donner des gages aux investisseurs, leur assurant qu’il croyait au capitalisme et au “pouvoir du marché”.

“Je crois en un secteur financier fort qui aide les gens à lever des capitaux, à obtenir des prêts et à investir leurs économies”, a-t-il juré. “Mais un marché libre n’a jamais voulu dire un permis de prendre tout ce que vous pouvez prendre, quelle qu’en soit la manière”.

“Certains à Wall Street ont oublié que derrière chaque dollar en Bourse ou investi, il y a une famille qui essaie d’acheter une maison, de payer des études, d’ouvrir un commerce ou d’économiser pour une retraite”, a énuméré le président.

“Ce qui se passe ici a des conséquences réelles dans tout notre pays”, a-t-il rappelé. Il faisait allusion à la crise financière de 2008 qui, née des excès de la finance dans l’immobilier, a failli emporter tout le système financier mondial avant de se propager à l’économie réelle. Les Etats-Unis commencent à peine à remonter la pente, avec un chômage officiel toujours dangereusement proche de la barre des 10%.

Mais M. Obama s’est aussi dit convaincu qu’il était dans l’intérêt de Wall Street de coopérer avec lui et le Congrès pour davantage réguler le secteur. “Je suis ici aujourd’hui parce que je veux vous exhorter à nous rejoindre, plutôt que de nous combattre”, a-t-il lancé, s’adressant directement aux dirigeants des grandes institutions financières.