L’Allemagne met en vente les très convoitées fréquences de la téléphonie 4G

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éléphones mobiles. (Photo : Jay Directo)

[09/04/2010 05:50:52] MAYENCE (Allemagne) (AFP) Les opérateurs de téléphonie mobile vont s’affronter à partir de lundi pour acquérir des fréquences mises aux enchères par l’Etat allemand, premier Européen à proposer les fréquences qui permettront de passer à la téléphonie mobile de quatrième génération.

L’Allemagne, et plus précisément l’Agence des réseaux, régulateur des télécoms, va mettre aux enchères à partir du 12 avril un gros paquet de fréquences.

Celui-ci inclut entre autres le “dividende numérique”, les fréquences utilisées jusqu’alors par la télévision, et que le passage de la télévision analogique à la télévision numérique a libérées.

“Nous sommes les premiers en Europe” à mettre aux enchères ces fréquences, a souligné jeudi Matthias Kurth, président de l’Agence des réseaux.

Selon les estimations, le gouvernement allemand devrait empocher entre 5 et 8 milliards d’euros, nettement moins que les 100 milliards de Deutsche Mark (50 milliards d’euros) récoltés en 2000 lors de la mise aux enchères des fréquences de téléphonie de troisième génération, UMTS.

Avec les fréquences mises en vente lundi, c’est dorénavant de quatrième génération qu’il s’agit, permettant la transmission beaucoup plus rapidement que ce n’est le cas actuellement de données par les réseaux de téléphonie mobile de données, permettant au téléphone portable d’être un terminal constant sur l’internet.

Alors que les marchés de la téléphonie mobile dans lesquels évoluent les opérateurs concernés sont pour la plupart très mûrs — une majorité de la population a un, voire plusieurs portables –, l’internet mobile apparaît comme la seule véritable option de croissance de ce secteur.

Dans ce contexte, les fréquences du “dividende numérique” autour de 800 mégahertz (790-862 mégahertz) sont extrêmement convoitées. Sur ce créneau, “la demande surpasse largement l’offre”, a indiqué M. Kurth, qui attend “une concurrence sévère” des opérateurs.

Se déplaçant mieux et plus loin, et pénétrant plus facilement à l’intérieur des bâtiments, elles permettront de couvrir de vastes territoires avec moins d’antennes, c’est-à-dire à moindre coût que les fréquences plus élevées, de 1,8 et 2,6 gigahertz.

L’Agence des réseaux a imposé aux candidats — les quatre opérateurs de téléphonie mobile du pays — d’utiliser le “dividende numérique” en premier lieu pour boucher les trous du réseau de téléphonie, en raccordant les zones où les portables ne passent pas. Une fois cette mission remplie les gagnants pourront songer à investir dans l’élargissement de leurs réseaux.

Du coup, un certain nombre de petites villes et villages vont passer directement du vide technologique — pas de portable, pas d’accès internet rapide — à l’internet mobile.

Les quatre participants au processus d’enchères sont T-Mobile, filiale de Deutsche Telekom, Vodafone Allemagne, E-Plus, filiale du néerlandais KPN et O2, filiale de l’espagnol Telefonica.

E-Plus et O2 ont dénoncé les conditions de l’opération, qui favorisent selon eux leurs deux gros concurrents. Ils craignent que seuls trois des candidats n’arrivent à leurs fins sur les fréquences du dividende numérique, ce qui laisserait l’un des deux plus petits acteurs sur la brèche, vraisemblablement E-Plus.

Même Bruxelles s’en est mêlé, et pour calmer les inquiétudes de la Commission européenne, Berlin a dû promettre d’observer à la loupe les conditions de la concurrence “trois mois après les enchères” et s’il y a distorsion, d’y “remédier”.

Les enchères auront lieu à Mayence (ouest), dans les locaux de l’Agence des réseaux, en plusieurs tours, et “on ne sait pas combien de temps” elles vont durer, selon M. Kurth.