Paris envisage une taxe pour peser sur les activités “risquées” des banques

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à la bourse de New York le 31 décembre 2009 (Photo : Don Emmert)

[30/03/2010 14:36:35] PARIS (AFP) Le gouvernement envisage d’instaurer une taxe sur les banques, dont les recettes alimenteraient le budget de l’Etat, afin de “peser sur les activités les plus risquées”, a déclaré mardi un haut responsable français.

Une telle taxe “ne fonctionnera bien que si toutes les grandes places financières adoptent une contribution à peu près comparable”, a affirmé ce responsable sous couvert de l’anonymat.

La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, doit participer mercredi à un conseil des ministres allemand au cours duquel Berlin présentera son projet de taxe sur les banques, censé alimenter un fonds pour venir en aide aux établissements financiers en cas de nouvelle crise.

Christine Lagarde s’était dit la semaine dernière favorable “dans le principe” à une taxe, mais “pas nécessairement exactement comme les Allemands”.

“On penche plutôt pour une taxe qui alimenterait le budget général”, a précisé mardi le responsable français.

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été Générale dans le quartier de La Défense, le 3 juillet 2008 (Photo : Eric Piermont)

Cela aurait, selon lui, l’avantage de ne pas alimenter “l’aléa moral” en donnant l’assurance aux banques qu’elles seront sauvées quoi qu’elles fassent, via un fonds de secours spécifique.

Le gouvernement français souhaite également que cette contribution du secteur financier puisse “peser sur les activités les plus risquées des banques”, a-t-il ajouté. Pour cela, il faudra choisir la bonne assiette, a-t-il poursuivi, citant en exemple le “trading book (portefeuille de valeurs et d’instruments financiers détenus par la banque, ndlr) ou les actifs pondérés par les risques”.

Le responsable n’a toutefois pas fourni de calendrier pour l’adoption d’une taxe sur les banques en France, estimant que la réflexion technique et la concertation internationale n’était pas aboutie.

Le Fonds monétaire international (FMI) doit remettre en avril, à la demande du groupe des principaux pays émergents et riches (G20), un rapport sur ce sujet.