Accord entre Rome et Google pour numériser un million de livres italiens

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érisé, le 17 mars 2006 sur un stand du salon du livre à Paris. (Photo : Stéphane de Sakutin)

[10/03/2010 17:21:38] ROME (AFP) Le moteur de recherche américain Google et le ministère italien de la Culture ont signé mercredi à Rome un accord pour numériser un million de livres libres de droits, issus des bibliothèques nationales de Rome et de Florence.

“Google prendra en charge le coût de la numérisation de ces ouvrages et installera un centre de numérisation en Italie”, a déclaré Google dans un communiqué, précisant que les ouvrages seraient disponibles sur son site Google Books.

“Il s’agit de notre premier accord avec le ministère de la Culture d’un gouvernement”, a indiqué le responsable des ventes mondiales de Google, Nikesh Arora, au cours d’une conférence de presse.

“Nous pensons que ce projet ouvrira la voie à d’autres projets potentiels en Europe”, a-t-il ajouté.

“L’accord a une signification politique forte (…) L’Italie se positionne ainsi à l’avant-garde dans ce secteur, avec la conviction d’enrichir considérablement le patrimoine culturel disponible gratuitement sur internet”, s’est félicité le ministre italien de la Culture Sandro Bondi.

Selon Google, une partie de ces collections sera rendue facilement accessible dans un format numérique à toute personne disposant d?un accès Internet.

En outre, le moteur de recherche s’engage à fournir aux bibliothèques des copies numériques de ces livres, “leur permettant ainsi de les rendre accessibles aux lecteurs sur d’autres plateformes, y compris d’autres projets européens comme Europeana”.

285.000 livres ont déjà été catalogués et traduits en métadonnées par le Service National des Bibliothèques (SBN), précise Google. Le catalogue des livres choisis pour être numérisés par Google sera complété pendant les deux prochaines années avant d’être mis en ligne.

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écran d’ordinateur lors d’une recherche sur le site Google Book (Photo : Joël Saget)

Entre autres, la Bibliothèque Nationale de Florence va rendre ainsi disponibles des travaux scientifiques rares du XVIIIe siècle et la Bibliothèque Nationale de Rome numérisera entre autres les écrits de Kepler et Galilée ainsi que des herbiers et des pharmacopées du XIXe siècle.

L’annonce de cet accord intervient alors que celui conclu en 2008 par Google avec des éditeurs et des auteurs américains pour la mise en ligne de millions de livres fait l’objet d’un recours devant la justice américaine.

Au coeur du débat se trouve le projet Google Books, né de l’idée de “créer une base de données en ligne de tous les livres du monde”.

Pour solder des poursuites intentées en 2005 par le syndicat des Auteurs et l’Association des éditeurs américains (AAP), Google avait conclu un accord prévoyant le versement de 45 millions de dollars pour dédommager les auteurs et éditeurs dont les oeuvres auraient été numérisées sans autorisation. Il établissait aussi un fonds doté de 30 millions de dollars pour rémunérer les ayants droit acceptant que leurs livres soient numérisés.

Les principaux éditeurs français, rassemblés au sein du Syndicat français de l’édition (SNE), ont déjà fait valoir auprès du juge que cet accord était “illogique, injuste et discriminatoire”. Ils préfèreraient qu’il “soit limité aux éditeurs américains, avec la possibilité pour les autres de s’engager s’ils le souhaitent”.

En outre, la justice française a interdit en décembre à Google de poursuivre la numérisation d’ouvrages sans l’autorisation des éditeurs et a condamné le géant américain de l’internet à verser 300.000 euros de dommages et intérêts au groupe La Martinière, qui contrôle les éditions du Seuil.

Google a déjà numérisé 12 millions de livres.