Tunisie – Industrie : L’offre tunisienne de textile gagne en valeur ajoutée

Les produits textiles tunisiens ne sont plus bon marché à l’export. «Les prix
moyens à l’export de nos principaux produits ont quasiment doublé ces 8
dernières années», a déclaré le ministre de l’Industrie et de la Technologie, M.
Afif Chelbi, qui y perçoit «une tendance heureuse» en ce sens où le site Tunisie
de production de textile-habillement «sera perçu dorénavant comme un site
développeur et non comme un site de sous-traitance».

Le ministre, qui intervenait au séminaire annuel du Centre technique du textile
(CETTEX), organisé sur le thème : «Textile – habillement : conjoncture et
perspectives» a ajouté que «désormais, on assiste à la confection de textiles
techniques à base de fibres de verre ou encore des matières textiles pour
l’aéronautique».

Mme Dalila Ben Yahia, directrice marketing et de la coopération au Cettex,
devait donner des éclairages chiffrés sur la valorisation de l’offre tunisienne.

Elle a relevé qu’en 2009, en dépit de la baisse globale de la valeur et du
volume de ces exportations (-8,8%), le prix moyen des produits textiles exportés
reste supérieur à celui des pays concurrents, ce qui dénote de la valorisation
de l’offre tunisienne.

«L’analyse des exportations par produit révèle, a-t-elle précisé, que la part de
marché des vêtements de travail et des soutien-gorge continue à s’affaiblir dans
le total des ventes d’habillement. Néanmoins, ce sont les produits balnéaires et
les vêtements en maille qui tirent le secteur vers le haut et limitent la
décroissance des exportations tunisiennes».

Mme Ben Yahia a indiqué que cette baisse a été enregistrée sur les principaux
marchés de la Tunisie, notamment la France et l’Italie qui accaparent plus de
66% des ventes à l’étranger. Les exportations ont, toutefois, augmenté vers des
petits marchés tels que l’Espagne, le Portugal et la Pologne.

Le ministre de l’Industrie et de la Technologie a tenu à mettre en garde les
textiliens contre toute tendance à l’autosatisfaction et à l’immobilisme: «même
si nous soulignons positivement cette valorisation de l’offre, a-t-il déclaré,
nous ne la considérons pas, pour autant, comme acquis car nous savons que ce
secteur est en perpétuelle mutation, que la cartographie des approvisionnements
des donneurs d’ordres est sans cesse redéfinie en fonction des aléas de la
conjoncture, que la demande est de plus en plus volatile, que la concurrence ne
fait que s’exacerber depuis que les importations chinoises vers l’Union
européenne se font en toute liberté, et ce, depuis le 1er janvier 2009, avec
l’abandon du système de double surveillance…».

Quant aux nouvelles tendances de la filière, M. Dominique JACOMET, directeur
général de l’Institut français de la Mode, en a cité cinq. Il s’agit de coller
le plus possible aux besoins et aux attentes des clients, d’assurer aux donneurs
d’ordres : souplesse, réactivité et un bon rapport qualité/prix, de fournir une
grande transparence se rapportant à l’entreprise et à ses produits, d’accélérer
l’innovation dans les produits, les services, les processus et l’organisation,
et de garantir le respect de l’écologie.