Grèce : Mme Lagarde salue des mesures “solides et tangibles”

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évrier 2010 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[03/03/2010 18:04:57] PARIS (AFP) La ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, a estimé mercredi que le gouvernement grec avait pris “la mesure de la situation”, saluant des mesures “solides et tangibles”, dans un entretien à l’AFP.

“Je rends hommage à la lucidité et au réalisme du gouvernement grec et au caractère tangible du dispositif mis en place”, a-t-elle affirmé.

“Je considère que le gouvernement grec a pris la mesure de la situation” avec l’annonce de “mesures solides et tangibles”, a-t-elle dit.

Selon elle, la Grèce a répondu “au delà des espérances de la Commission et des partenaires européens qui demandaient que les économies génèrent “1,25 point supplémentaire de PIB”. Avec les mesures annoncées, la Grèce propose en effet “deux points de PIB” supplémentaires, a relevé Mme Lagarde.

Athènes a annoncé mercredi un plan visant à économiser 4,8 milliards d’euros qui doit lui permettre de tenir son objectif de réduction du déficit public cette année.

“Si ça n’avait été que des mesures marginales ou structurelles probables, on aurait pu être sceptique mais là c’est du dur, c’est du tangible”, a encore souligné Mme Lagarde, citant la hausse prévue de la TVA ou les hausses de taxe sur les produits pétroliers et produits de luxe.

“Dans le dialogue qui est noué entre les partenaires européens, la Commission et le gouvernement grec, on sent une véritable détermination à mettre en oeuvre les mesures qui sont annoncées, ce ne sont pas juste des effets de manche”, a encore estimé Mme Lagarde.

Pressée de dire si ce plan serait suffisant, la ministre a estimé qu’il faudra rester “très vigilant”. “L’engagement pris par le Conseil européen tient quoiqu’il arrive”, a-t-elle affirmé.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a réitéré mercredi la promesse faite par les pays de la zone euro le 11 février de venir en aide à la Grèce si nécessaire.

Interrogée sur l’éventualité évoquée dans la presse d’un plan franco-allemand pour aider la Grèce à émettre de nouvelles obligations d’Etat afin de refinancer sa dette, Mme Lagarde a indiqué que “ça fait partie des hypothèses de travail, des options”. “Ca ne serait applicable qu’en cas d’urgence et on n’est pas dans une situation d’urgence ; on est dans une situation d’application d’un plan sérieux”, a-t-elle toutefois ajouté.

Quant à la question des CDS (Credit Default Swaps), des dérivés de crédits mis en cause dans la crise financière et plus récemment utilisés par des spéculateurs dans le cadre de la crise budgétaire grecque, la ministre s’est réjouie que le sujet “soit évoqué de manière sérieuse à Bruxelles”.

La Commission européenne a indiqué mercredi vouloir discuter “sous peu” du sujet.

“Je considère qu’on doit avoir un principe de transparence, d’enregistrement, et pour certains d’entre eux, qu’ils soient rigoureusement réglementés et pour certains, si nécessaire interdits”, a dit Mme Lagarde.