L’emploi des femmes touché avec retard par la crise

photo_1267616871269-1-1.jpg
évrier 2010, à Chanteloup-les-Vignes, au centre de tri et de recyclage de vêtements “Le Relais”. (Photo : Patrick Kovarik)

[03/03/2010 11:50:28] PARIS (AFP) L’emploi des femmes a au départ “mieux résisté à la crise que celui des hommes” mais la tendance s’est inversée fin 2009 et comme “les femmes acceptent plus souvent des petits boulots”, la pauvreté les guette, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Selon une étude parue cette semaine, “une crise peut en cacher une autre” et “la dégradation liée à la crise prend d’autres formes pour les femmes que pour les hommes”.

“Pour les femmes, le ralentissement du nombre d’emplois s’accompagne aussi et surtout par un ajustement de la durée du travail (…) lourd de conséquences car il accroît à la fois le chômage et la précarité (…) embauches majoritairement en CDD ou sous-emploi durable fait de temps partiel imposé et accepté faute de mieux”, ajoute l’auteur, l’économiste Françoise Milewski.

Or, “quand un salaire horaire au Smic (ou à peine plus) et à temps partiel ne permet déjà pas de joindre les deux bouts, toute réduction des horaires fait basculer vers la pauvreté” et “de plus en plus de femmes voudraient travailler davantage”.

La timide reprise ces derniers mois s’accompagne d’une accélération des embauches de moins d’un mois et “nul doute que les femmes vont en faire les frais, quand on sait la structure des emplois et la ségrégation du marché du travail entre les hommes et les femmes”, ajoute l’OFCE.

¨Même si le nombre de chômeuses de plus d’un an est un peu plus faible que celui des chômeurs (car les femmes acceptent plus souvent des petits boulots), la dégradation de 2009 va peser, tout particulièrement en fin de droits”, prédit l’observatoire.

Au début, rappelle Mme Milewski, “tout s’est passé comme si la récession avait d’abord conduit à des licenciements massifs, concernant tout particulièrement les hommes dans l’industrie”.

Les femmes étaient “moins pénalisées par les licenciements des grands secteurs industriels parce qu’elles sont davantage salariées des services”.

Mais elles ont “été confrontées à partir du début 2009, en même temps à des pertes d’emploi et à des offres d’emploi à temps réduit” et “au cours du second semestre les tendances se sont harmonisées et même inversées”.

Selon l’Insee, au troisième trimestre 2009, les chômeurs (1,292 million en seule métropole) sont devenus plus nombreux que les chômeuses (1,291 million).

“Une nouveauté”, souligne l’OFCE.

Le taux de chômage féminin reste néanmoins structurellement supérieur à celui des hommes : 10% de chômage DOM inclus, contre 9,1% pour les hommes, au troisième trimestre 2009. L’Insee publiera les données du 4ème trimestre jeudi.