La tempête Xynthia pourrait coûter plus de 1 milliard d’euros aux assureurs

[03/03/2010 14:47:27] PARIS (AFP)

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é de la tempête nettoie sa maison à l’Aiguillon-sur-Mer, le 1er mars 2010. (Photo : Natacha Favreau)

La tempête Xynthia, qui a balayé l’ouest de la France le week-end dernier et fait au moins 52 morts et d’importants dégâts matériels, pourrait coûter plus d’un milliard d’euros aux assureurs, un montant toutefois inférieur à celui des tempêtes de 1999 et 2009.

Xynthia “coûtera un peu plus d’un milliard d’euros à l’ensemble des compagnies d’assurance françaises”, affirme mercredi le quotidien Le Figaro. Une hypothèse confortée par Bernard Spitz, le président de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA).

“L’estimation officieuse de l’ordre d’un milliard d’euros de dommages est du domaine du plausible”, a déclaré à l’AFP M. Spitz, renvoyant à “la fin de la semaine” pour un coût global.

Denis Kessler, le PDG du groupe de réassurance français Scor, dont le métier consiste à assurer les assureurs, s’est montré plus affirmatif. Tout en déclarant que Xynthia n’est “pas un événement sérieux”, M. Kessler a estimé sur BFM qu’à “l’heure actuelle la totalité des dégâts de la tempête” peut se chiffrer “aux alentours d’un milliard d’euros, la moitié pour l’eau, la moitié pour le vent”.

D’après le Figaro, ce chiffre pourrait être revu à la hausse “au fur et à mesure que sera recensé l’ensemble des sinistres”.

“Il y a beaucoup de paramètres (crues, grandes marées) qui rendent difficiles un coût global précis”, explique M. Spitz.

La plupart des déclarations des sinistres proviennent des départements les plus touchés par la tempête: Vendée, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne, indique-t-on à la FFSA.

En l’absence de toute estimation officielle, la Commission européenne a demandé aux autorités françaises de chiffrer les dommages afin de pouvoir débloquer rapidement des financements du Fonds de solidarité de l’Union européenne.

Si l’évaluation d’un milliard est confirmée, le coût de Xynthia restera inférieur à celui de la tempête Klaus (1,68 milliard d’euros pour 740.000 sinistres recensés), qui avait ravagé le sud-ouest de la France en janvier 2009, privant 1,7 million de foyers d’électricité, contre 1 million à Xynthia.

Le désastre le plus onéreux des vingt dernières années appartient néanmoins à la tempête de 1999, dont les dégâts pour les particuliers et les entreprises avaient été estimés à environ 7 milliards d’euros.

Face à l’ampleur des dégradations, les compagnies d’assurance se sont engagées à indemniser, d’ici à trois mois, les assurés dont les dommages sont égaux ou inférieurs à 2.000 euros. Elles vont également verser des avances aux assurés en “grande difficulté”.

Comme lors des tempêtes Lothar et Martin en 1999 et Klaus en 2009, des mesures destinées à faciliter les démarches et à accélérer les indemnisations ont été mises en place: allongement du délai de déclaration du sinistre, simplification de la procédure, relèvement des seuils d’intervention, confie-t-on à la FFSA. Les victimes ont ainsi jusqu’au 31 mars pour faire état de leur sinistre auprès de leur assureur.

Certaines compagnies d’assurance n’écartent pas d’éventuels gestes commerciaux, dont une suppression des franchises, selon un porte-parole de la FFSA.

Le groupe mutualiste MMA, Maaf et GMF, a lui décidé de payer six mois de frais de relogement aux assurés, “dont la résidence principale est inhabitable”. Les frais de relogement ou de déplacement, les pertes de loyers ou encore les vols ne sont normalement pas remboursés par les assureurs.

L’état de catastrophe naturelle reconnu pour les départements de Charente-Maritime, des Deux-Sèvres, de la Vendée et de la Vienne va permettre une “meilleure” et rapide indemnisation aux particuliers dans le délai légal de trois mois à compter de la déclaration du sinistre.

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