Exportations de vins et spiritueux : petite reprise attendue pour 2010

[18/02/2010 18:13:40] PARIS (AFP)

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à vin, au CIVB (Centre interprofessionnel du vin de Bordeaux), le 26 mars 2009 (Photo : Jean-Pierre Muller)

Les vins et spiritueux français ont connu une année noire en 2009, avec une baisse drastique de leurs exportations et s’attendent à une reprise “maigrelette” en 2010 à la faveur d’un environnement économique mondial plus favorable.

Après un début 2009 “catastrophique”, “l?année s’est terminée beaucoup mieux qu?elle n?avait commencé avec de bons mois de novembre et décembre”, a affirmé jeudi Claude de Jouvencel, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS).

“La reprise étant loin d?être acquise, nous resterons donc prudents”, a-t-il ajouté lors de la publication des chiffres des exportations 2009. Pour 2010, il table sur une croissance “maigrelette” des exportations, “au mieux 5%”.

“On attend une meilleure ambiance et nous misons aussi sur le millésime 2009. Il faut être patient, le marché est là”, a déclaré pour sa part, Louis Latour, président du négoce bourguignon pour qui “le plus dur est passé”.

En 2009, les exportations ont chuté de 17% à 7,7 milliards d’euros, selon les chiffres de la FEVS. Un montant dans la fourchette prévue l’an dernier par la fédération qui misait sur une baisse “entre 15 et 20%”.

Les exportations de vins accusent la chute la plus importante, -19% à 5,5 milliards d’euros tandis que celles des spiritueux encaissent un repli moindre, de -12% à 2,2 milliards d’euros.

Le champagne affiche les plus mauvais résultats (-28%), une tendance constatée également chez Pernod Ricard. Le numéro deux mondial des boissons alcoolisées, qui a publié jeudi ses résultats semestriels, a fait état d’une chute de ses marques de champagne Mumm (-11%) et Perrier Jouet (-16%).

Les maisons de champagne, qui ont dû gérer des stocks plus importants, ont bénéficié du soutien des banques qui leur ont octroyé des prêts à hauteur d’un milliard d’euros, s’est félicité Ghislain de Montgolfier, représentant le champagne à la FEVS.

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Vue d’une bouteille de Pernod Ricard (Photo : Mychele Daniau)

Les vins d’appellation d’origine contrôlée (AOC) sont aussi à la baisse (-19%): le Bordeaux chute de -23%, le Bourgogne de -22,5%, le Beaujolais de -16%.

En revanche, les vins de pays (-2,1%) et de table (+0,3%) ainsi que les mousseux (-1%), moins chers, ont beaucoup mieux résisté.

“Ce sont les pays qui font du haut de gamme, comme la France, qui ont le plus souffert”, a reconnu M. de Jouvencel.

La crise économique a entraîné des changements de comportement chez les consommateurs, a-t-il expliqué. Au lieu de consommer au restaurant, les clients ont acheté du vin dans les grandes surfaces pour une consommation à domicile. De même, ils se sont orientés vers l’entrée de gamme.

“Il nous manque des produits avec un affichage clair de marque et de cépage pour renforcer notre offre sur les marchés anglo-saxons”, a reconnu la FEVS.

Les vins du nouveau monde se sont imposés sur les marchés avec une offre simple et moins onéreuse que celle proposée par les producteurs français à qui il est souvent reproché une manque de lisibilité dans les appellations.

En novembre dernier, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, avait appelé les producteurs du Languedoc, en crise quasi permanente, à créer une offre de vins de cépage pour prendre des parts de marché à l’international.

Le vin de cépage est produit à partir d’une seule variété de vignes (Merlot, Chardonnay…).

Tous les marchés de la France sont dans le rouge, mis à part la Chine et Hong Kong. Les deux principales destinations des vins hexagonaux que sont les Etats-Unis et le Royaume Uni enregistrent les baisses les plus fortes, respectivement -30% et -23%.