Le Venezuela annonce des investissements étrangers majeurs dans le pétrole

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ésident vénézuélien Hugo Chavez discute avec des représentants de compagnies pétrolières le 10 février 2010 à Caracas. (Photo : Juan Barreto)

[11/02/2010 06:56:59] CARACAS (AFP) L’Américaine Chevron et l’Espagnole Repsol font partie des compagnies retenues mercredi pour exploiter des blocs pétroliers dans le bassin de l’Orénoque au Venezuela, l’un des plus grands investissements dans ce domaine depuis l’arrivée au pouvoir de Hugo Chavez il y a 11 ans.

Avec différents partenaires, Chevron et Repsol se sont vus respectivement confier les blocs Carabobo 3 et 1, tandis que le numéro 2 n’a pas été attribué.

Chaque bloc devrait produire de 400.000 à 480.000 barils par jour (bp/j) et l’exploitation de l’ensemble du domaine nécessitera 30 milliards de dollars (22 milliards d’euros) d’investissement, selon le pétrolier public PDVSA, qui assure 90% des rentrées de devises du Venezuela.

Cet appel d’offres est l’un des plus importants lancés par l’Etat depuis l’arrivée au pouvoir en 1999 de M. Chavez, qui a entamé en 2007 une nationalisation de plusieurs secteurs stratégiques, dont celui des hydrocarbures, dans le cadre de sa révolution socialiste.

A ce titre, PDVSA contrôle 60% de tous les projets pétroliers développés dans le bassin de l’Orénoque, riche réserve pétrolifère de 55.314 km2, qui renfermerait 235 milliards de barils de brut selon des estimations locales.

Les réserves prouvées du Venezuela, premier exportateur de brut d’Amérique latine, s’élèvent à 142,31 milliards de barils.

“Nous sommes en train d’écrire une page de notre nouvelle histoire”, s’est félicité M. Chavez.

“Nous remercions chaleureusement cet investissement international qui est absolument nécessaire. Nous ne pouvions développer seuls la réserve de l’Orénoque”, qui renferme essentiellement du pétrole lourd ou extra-lourd beaucoup plus cher et difficile à traiter.

Repsol, associée à la malaisienne Petronas et à trois compagnies indiennes, ONGC, Indian Oil et Oil India, devra effacer une dette de 1,050 milliard de dollars et prêter la même somme à PDVSA pour exploiter Carabobo 1, comme le prévoyait l’appel d’offres, a précisé Rafael Ramirez, ministre de l’Energie et président de PDVSA.

Repsol, Petronas et OMGC participeront à hauteur de 11%, Indian Oil et Oil India se partageant 7%.

Chevron contrôlera 34% du bloc Carabobo 3, qu’elle exploitera avec les japonaises Impex et Mitsubishi (5%), ainsi que la vénézuélienne Suelopetrol (1%), a indiqué Rafael Ramirez.

Le consortium dominé par le pétrolier américain a offert 300 millions de dollars plus 1 milliard de dollars de prêt à PDVSA, a-t-il précisé.

En dépit d’un ton souvent critique à l’égard de Washington, le Venezuela continue à vendre l’essentiel de son pétrole aux Etats-Unis.

Le bloc Carabobo 2 sera attribué “lors d’une autre procédure”, a encore déclaré le ministre de l’Energie.

L’appel d’offres avait été reporté à la demande des pétroliers qui souhaitaient éclaircir certains points du contrat et le gouvernement vénézuélien avait exceptionnellement proposé des conditions fiscales plus favorables en raison de la crise financière mondiale.

D’autres compagnies comme la française Total, la Britannique BP, la Chinoise National Petroleum Corporation (CNPC) ou encore la Brésilienne Petrobras avaient manifesté leur intérêt.

Le Venezuela produit 3,06 millions de bp/j, selon des chiffres officiels, mais l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) parle elle seulement de 2,3 millions de bp/j.