Tunisie – Santé : Le style Zenaïdi !

Une conférence de presse dans un ministère mais… sans ministre ! C’est rarissime
et cela peut prêter à interrogation et à interprétation. Dans tous les cas,
c’est toujours riche en enseignement pour ceux qui suivent de près l’évolution
de l’administration.

L’administration, en Tunisie comme ailleurs, est un lourd mastodonte qui ne
bouge que très lentement… s’il bouge ! En résultante, son observation peut
s’avérer des plus amusantes puisque vous n’avez pas besoin d’être toujours là.
Il vous faut juste passer de temps en temps pour comprendre si cela avance ou
non. C’est exactement comme les feuilletons turcs : vous pouvez sauter une
dizaine d’épisodes sans risque de rater la compréhension globale !

Tout cela pour dire que quand quelque chose se passe vraiment au sein de
l’administration, il est impossible de ne pas s’en apercevoir. Et revenons à
notre conférence de presse. Accueillis au ministère de la Santé pour un
récapitulatif de la lutte anti-tabac, les journalistes s’attendaient comme
toujours en pareille occasion à se trouver face au ministre… à la limite entouré
de ses collaborateurs les plus proches. Surprise, aucune nouvelle du ministre…
ni de ses collaborateurs les plus proches d’ailleurs !

En lieu et place : des ‘’patrons’’ de médecins ; porteurs, en vérité, de
multiples casquettes liées à la société civile, qui ont pris successivement la
parole avec une très grande liberté de ton, comme si leur présence poursuivait
essentiellement le but de faire voir toute la sincérité des gens de terrain qui
se battent face à face avec les dossiers et les problèmes.

Sincèrement, tout cela est du meilleur effet et cela donne une grande force de
fraîcheur à la présentation des dossiers même si l’on perd, dans la foulée, la
présence forte d’un ministre. Car un ministre est un ministre, n’est-ce pas ! Et
que certains des membres du gouvernement, comme M. Mondher Zenaïdi, ministre de
la Santé, délèguent ce genre de choses délicates, pourrait délester des dossiers
sensibles de la ‘’charge émotionnelle’’ qu’ils charrient.