Après l’évasion fiscale, Berlin inquiet de la fuite des cerveaux en Suisse

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étaire d’Etat américain Tim Geithner (G) et son homologue allemand Rainer Bruderle, le 1 er février 2010

[07/02/2010 11:53:55] ZURICH (AFP) Après l’évasion fiscale, le ministre allemand de l’économie Rainer Brüderle s’est inquiété dimanche de la fuite des cerveaux vers la Suisse, dans une interview à l’hebdomadaire dominical suisse germanophone Sonntag.

“L’Allemagne perd du personnel qualifié, des scientifiques et autres personnes importantes”, a déploré le ministre qui a mis cette situation sur le compte d’une situation de l’emploi “un peu meilleure” en Suisse.

Il a également invoqué les impôts plus bas et des prestations sociales plus avantageuses.

M. Brüderle a souhaité que l’Allemagne crée les conditions qui permettent de retenir ces compétences, notamment en matière de rémunération du personnel enseignant dans les grandes écoles et universités.

En 2008, 37,6% du personnel employé par les grandes écoles helvétiques n’étaient pas Suisses. Parmi les collaborateurs scientifiques et assistants, la moitié (50,3%) était composée d’étrangers, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS). Ce taux atteignait 45% chez les professeurs. La plupart des employés étrangers des Hautes écoles étaient allemands, toujours selon l’OFS.

Attirés par les perspectives de salaires élevés et d’emplois disponibles, la communauté allemande n’a cessé de croître depuis les années 2000, profitant de la solide croissance économique helvétique.

Avec plus de 250.000 personnes, les ressortissants germaniques représentent aujourd’hui la deuxième population immigrée de la Confédération, juste derrière les Italiens, mais loin devant les Français ou l’ex-Yougoslavie.

Si l’accord de libre circulation des personnes conclu avec l’Union européenne a facilité l’arrivée de travailleurs allemands, elle a aussi créé l’exaspération d’une partie de la population locale accusant pêle-mêle les nouveaux arrivants d’occuper trop d’emplois ou de faire monter le prix de l’immobilier.