Tunisie – Emploi : Des experts maghrébins au chevet de l’emploi

Tunisie – Emploi : Des experts maghrébins au chevet de
l’emploi

Lors d’un atelier organisé récemment à Rabat, par le Carnegie Middle East Center
et le Cercle des jeunes économistes (CJE), sur le thème : «Marché du travail au
Maghreb, structures, institutions et politiques», des experts et universitaires
du Maroc, d’Algérie et de Tunisie ont souligné que, dans ces pays, la situation
du
marché du travail n’a pas qu’une dimension conjoncturelle, en rapport avec la
crise économique internationale. Le problème est structurel et tient en partie
aux divergences de dynamiques de l’offre et de la demande de main-d’œuvre.

Pour en venir aux chiffres énoncés, d’après les statistiques officielles, le
Maroc et l’Algérie ont connu de 2000 à 2008 une baisse substantielle de leur
taux de chômage : de 13,4% à 9,6% pour le premier, et de 29,8% à 11,3% pour
notre voisin. En Tunisie, durant la même période, il passe de 15,7% à 14,2%.

L’intervention de M. Miloudi Gobentini, directeur de l’Agence nationale pour
l’emploi en Tunisie, pondère les performances quantitatives particulières au
Maroc et en Algérie par la difficulté à obtenir des données précises sur
l’emploi dans le monde rural, situation aggravée par l’informel. Ce secteur
représente environ 42% de l’emploi total et 15-20% du PIB tunisien (au Maroc, le
secteur informel concerne 39% de l’emploi urbain et 90% de l’emploi agricole et
rural). Pour la majorité des intervenants en tous cas, le faible taux de chômage
repose sur une précarité du travail : en Algérie, par exemple, 31% des actifs
occupés sont des employés non permanents.

Les experts maghrébins ont également mis en lumière une discrimination envers
les femmes et les jeunes. Ainsi, le chômage touche plus fortement ces catégories
sociales, et plus particulièrement en milieu urbain, «un phénomène qu’on trouve
également dans les autres pays, mêmes les plus développés», commente le
président du Centre marocain de conjoncture (CMC).

Dernier point rassemblant ces trois pays : l’importance du rôle de l’Etat, à des
degrés différents. Ainsi, en Tunisie, la part de l’emploi public est de 18,3%,
alors qu’elle est de 22,45% en Algérie et de 8% au Maroc.

La conclusion du président du CMC a été elle aussi bien maghrébine : les défis
de la mondialisation ne pourront être relevés seulement si l’Union du Maghreb
est effective et prend appui sur une symbiose de l’exploitation des potentiels
de croissance de chaque pays.