Retraites : “il faudra sans aucun doute toucher au curseur de l’âge légal”, estime Darcos

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à une réunion de l’UMP le 28 novembre 2009 à Aubervillers. (Photo : Lionel Bonaventure)

[31/01/2010 19:21:49] PARIS (AFP) Il “faudra sans aucun doute toucher au curseur” de l’âge légal de la retraite, actuellement à 60 ans, a déclaré dimanche lors de l’émission du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro le ministre du Travail Xavier Darcos.

“L’âge légal c’est une des pistes qu’il faudra aborder (…). Sans aucun doute il faudra toucher à ce curseur, ce n’est pas un secret que de le dire”, a ajouté le ministre. Des décisions seront prises “d’ici la fin de l’année”, a-t-il dit, sans préciser l’éventuel calendrier législatif.

La réunion d’agenda social avec les syndicats et le patronat le 15 février à l’Elysée permettra de produire “l’esquisse d’un calendrier”, a-t-il dit.

Selon M. Darcos, le niveau d’emploi des salariés de plus de 50 ans en France est “bien moins bon que les pays comparables” du fait que les gens commencent à partir en retraite “quand approche le curseur des 60 ans”. Le Medef estime aussi que repousser l’âge légal serait positif pour les salariés seniors.

Invité à préciser les annonces du chef de l’Etat, M. Darcos a réaffirmé qu'”il fallait évidemment sauver le système par répartition”.

“Mais il faut sans doute trouver d’autres systèmes plus pérennes, plus profonds et plus longs qui permettront d’équilibrer le coût de la retraite autrement qu’en taxant plus un certains nombre d’avantages fiscaux ou revenus du capital”, a-t-il dit.

Il a relancé, comme le Premier ministre, l’idée d’augmenter les cotisations allant aux retraites en diminuant celles allant à l’assurance chômage (Unedic).

“Surtout si nous voyons, comme nous pouvons l’espérer, ça commence à se dessiner, que l’emploi va mieux et que le nombre de chômeurs diminue, à ce moment-là on pourrait imaginer un rééquilibrage”, a-t-il ajouté.

Concernant la pénibilité qui réduit l’espérance de vie de certains salariés et donc le temps qu’ils sont à la retraite, M. Darcos a souhaité “d’abord prévenir” et “ne pas reconstituer les régimes spéciaux” mais “traiter au cas par cas”.

“Si vous obtenez une traçabilité, comme un carnet de santé professionnel, si vous pouvez avoir un faisceau de critères, vous aurez ensuite évidemment une commission spécialisée à caractère médical qui pourra dire oui ou non si le métier que vous avez exercé vous permet de bénéficier de départ prématuré ou de récupération de trimestre”, a-t-il dit.

Les syndicats s’opposent globalement, avec des nuances, au principe d’une commission médicale chargée d’apprécier l’existence de “traces durables” de pénibilité sur une base individuelle. Notamment parce que certaines maladies se déclenchent après un certain temps et ne sont pas décelables au moment de la visite médicale.

Quant au financement de la prise en charge des personnes âgées dépendantes, M. Darcos a souhaité définir “des systèmes publics-privés de préparation à ce risque” faisant jouer la solidarité nationale, familiale et “une solidarité personnelle”. “On peut imaginer des reprises sur patrimoine”, a-t-il dit.