Banques : la situation s’améliore, mais reste encore très fragile

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à Venise, le 8 octobre 2009 (Photo : Claudio Onorati)

[09/01/2010 20:58:02] BALE (AFP) La situation s’est “améliorée” dans le secteur financier, mais la situation demeure encore “très fragile”, a estimé samedi le président du Conseil de stabilité financière (FSB) Mario Draghi.

“La situation est bien meilleure que nous pouvions encore l’attendre il y a un an”, a indiqué M. Draghi, également gouverneur de la Banque d’Italie, lors d’une conférence de presse à la Banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle.

Pour le patron de l’institut d’émission italien, les banques ont de nouveau un meilleurs accès au financement privé et ont amélioré leur profitabilité et niveaux de liquidités.

“Mais il reste en même temps encore beaucoup de fragilité dans le système”, a-t-il ajouté, en raison notamment du besoin en refinancement “vraiment très important” des instituts financiers et des gouvernements dans les prochaines années.

Les importants flux de capitaux vers les économies émergentes et l’appréciation des actifs dans ces pays pourraient par ailleurs de créer des bulles spéculatives, a averti M. Draghi.

Le président du FSB a réaffirmé l’engagement du Forum en faveur des propositions du Comité de Bâle destinées à notamment renforcer le niveau et la qualité des capitaux des banques.

Le FSB va présenter aux membres du G20 en juin ses conclusions préliminaires, a-t-il souligné à l’issue d’une réunion du Forum au siège de la “banque centrale des banques centrales”.

Le G20 avait décidé en avril de remplacer le Forum de Stabilité financière (FSF), créé en 1999 dans la foulée de la crise asiatique, par un Conseil de Stabilité financière (FSB) au mandat et à la composition élargis, afin de renforcer la régulation et la supervision financières mondiales.

Le Conseil regroupe les banques centrales, ministres et régulateurs d’une vingtaine de pays, ainsi que notamment le Comité de Bâle de supervision bancaire, le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Ces appels à la prudence interviennent alors que les grands argentiers et des patrons d’établissements financiers sont conviés depuis samedi à une réunion à la BRI pour évoquer un retour de la prise de risque excessive dans le secteur.

Simon Johnson, ancien économiste en chef du Fonds monétaire international, avait estimé jeudi que tout était en place pour une nouvelle catastrophe économique mondiale.

Aux Etats-Unis, “nous avons désormais un système financier qui repose entièrement” sur la croyance que l’Etat lui sauvera indéfiniment la mise, comme il l’a fait en septembre 2008 et dans les mois qui ont suivi, avait déclaré M. Johnson.