Citigroup va rembourser l’aide de l’Etat et retrouver son indépendance

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ège de Citygroup, le 17 juillet 2009 à New York (Photo : Spencer Platt)

[14/12/2009 18:29:14] NEW YORK (AFP) Citigroup, dernier grand nom de Wall Street à n’avoir pas remboursé les aides gouvernementales, va s’extraire de la tutelle de l’Etat en rendant 20 milliards de dollars sur les 45 milliards reçus tandis que le Trésor va sortir progressivement de son capital d’ici un an.

L’ex-numéro bancaire mondial a annoncé lundi avoir conclu un accord avec le Trésor pour lever 20,5 milliards de dollars, puis rembourser 20 milliards de dollars d’aides de l’Etat américain.

Le Trésor revendra parallèlement 5 milliards de dollars des titres Citigroup qu’il détient, puis sortira de son capital d’ici six à douze mois.

Cet accord est une victoire pour le PDG Vikram Pandit, qui répétait depuis des mois vouloir rapidement rembourser les aides de l’Etat. Ce dernier voulait préalablement s’assurer que Citi, comme les autres entreprises renflouées, avait retrouvé une solidité financière suffisante.

Citigroup avait reçu entre octobre 2008 et janvier 2009 45 milliards de dollars d’aides, et l’Etat avait acquis 34% de son capital, lui imposant des contraintes en matière de gestion, notamment sur la rémunération des dirigeants.

Le programme gouvernemental de sauvetage des banques “était conçu pour soutenir les banques jusqu’à ce qu’elles soient capables de le rembourser de manière prudente. Nous sommes heureux d’être en mesure de rembourser les actions préférentielles du gouvernement et de mettre fin à l’accord de partage des pertes”, s’est félicité Vikram Pandit.

Au vu de l’accord avec le Trésor, “Citigroup ne sera plus considéré comme bénéficiaire du programme d+assistance financière exceptionnelle+ du gouvernement, à compter de début 2010”, précise le groupe.

Le Trésor a salué les progrès de Citigroup pour “rembourser les contribuables”.

“Au fur et à mesure que les banques remplacent les investissements du Trésor par des capitaux privés, la confiance dans le système financier progresse, l’engagement sans précédent du gouvernement dans le secteur privé diminue et les contribuables récupèrent leur mise”, a-t-il ajouté.

Depuis que Bank of America avait annoncé mercredi avoir obtenu l’autorisation de rembourser l’Etat des 45 milliards de dollars injectés dans son capital, la pression montait sur Citigroup et sur la californienne Wells Fargo, deux derniers géants bancaires américains à n’avoir pas remboursé l’Etat.

Les mesures annoncées lundi “ont un impact plus baissier sur l’action du groupe que les mesures similaires récemment annoncées par Bank of America (…) car plus d’argent est levé avec une valorisation plus faible”, remarque Credit Suisse dans une note.

L’action de Citigroup chutait de 5,07% à 3,75 dollars à 16H43 GMT.

Citi parvient toutefois à s’exempter “de l’immixion des politiciens et des régulateurs dans sa gestion”, ajoute Credit Suisse.

“Clairement, si vous possédez 30% d’une banque comme c’est le cas de l’Etat pour Citigroup aujourd’hui, vous pouvez lui mettre plus de pression. C’est ce qui se passe avec la réunion (lundi) à la Maison Blanche”, renchérit Marc Pado, stratège de Cantor Fitzgerald, interrogé par l’AFP.

Les dirigeants des principales banques américaines rencontraient lundi le président américain Barak Obama, qui devrait leur demander de prêter plus d’argent aux PME et d’améliorer les conditions de leurs prêts aux propriétaires de logements.

Le remboursement des aides gouvernementales ne signifie pas pour autant que Citigroup a terminé son redressement, poursuit M. Pado.

“Pendant des années, Citi était le modèle de la banque universelle. Les gens se rendent compte à présent que ce modèle n’est pas efficace. Citi devrait donc continuer à vendre des actifs”, conclut M. Pado.