Tunisie : Lancement en 2010 d’une batterie d’études pour révéler le potentiel économique caché du pays

Comme il en a l’habitude, notamment depuis 1995, l’Etat va
faire réaliser en 2010 une série d’études visant à permettre au pays de tirer le
maximum de ses capacités économiques.

La méthode est déjà rodée et elle va être généralisée : pour analyser en
profondeur les moindres recoins du tissu économique du pays, en révéler les
potentialités et les transformer en opportunités exploitables en vue d’accélérer
son développement économique, la Tunisie a pris l’habitude depuis quelques
années d’avoir recours à des études stratégiques. Cette pratique s’est imposée
en particulier depuis la création de
l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques
(ITES)
en 1993 et qui a à son actif plusieurs de ces exercices prospectifs ayant
fondé certains des choix et politiques des pouvoirs publics.

Toutefois, l’ITES n’a pas le monopole dans ce domaine, puisque l’Etat fait
réaliser depuis quelques années des études les plus importantes par des bureaux
privés tunisiens et étrangers. C’est le cas par exemple de l’étude menée par
Comete Enginering
au sujet de l’impact du Traité d’association conclu avec
l’Union européenne en 1995 et de celle réalisée début 2009, à la demande du
ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Petites et Moyennes Entreprises,
par le cabinet
AMC Ernst & Young, afin de dégager les grandes lignes d’une
stratégie pour l’industrie tunisienne à l’horizon 2016 en vue de faire de la
Tunisie une «Euromed Valley» -c’est-à-dire une base de production, d’innovation
et d’exportation dans des secteurs à la fois traditionnels (comme le textile,
l’agroalimentaire, le cuir et chaussures) et nouveaux (à l’instar des composants
automobiles, aéronautiques et de l’électronique).

Le gouvernement entend continuer sur cette voie. En effet, lors de la
présentation à la Chambre des députés de la déclaration sur le budget économique
et le
budget d’Etat pour l’année prochaine, lundi 30 novembre, M. Mohamed
Ghannouchi a annoncé le lancement au cours des mois à venir de plusieurs études
concernant deux acteurs économiques importants –les secteurs économiques et les
régions- et une question vitale pour l’avenir du pays : l’eau.

Les études sectorielles seront dédiées aux «activités prometteuses», dont les
services de santé, les énergies renouvelables, l’offshoring de divers services
(comptabilité, ingénierie, informatique, etc.).

D’ailleurs, l’une d’entre elles est sur le point d’être lancée. Il s’agit de
celle ayant trait à l’offshoring et qui fait actuellement l’objet de négociation
entre l’Agence de Promotion de l’Investissement Etranger (FIPA) avec un grand
cabinet international qui n’en est pas à sa première expérience en Tunisie.

Les régions auront également leur part d’études stratégiques. Tout en continuant
à œuvrer à la formulation de stratégies sectorielles, le gouvernement entend,
selon le Premier ministre, «intensifier les études concernant les potentialités
des régions et les moyens de les revaloriser et de renforcer (le rôle de ces
entités, ndlr) dans l’élaboration, la préparation et la réalisation de projets
dans le cadre d’une vision renouvelée du développement régional».

Enfin, une étude prospective va porter sur la question de l’eau à l’horizon 2050
avec l’objectif d’élaborer un plan «tenant compte des dimensions économique,
technologique, et environnementale» et permettant «une exploitation optimale de
nos ressources».