USA : la croissance économique de l’été revue en baisse, les défis demeurent

[24/11/2009 18:32:22] WASHINGTON (AFP)

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La croissance du produit intérieur brut des Etats-Unis au troisième trimestre a été revue en baisse, à 2,8% en rythme annuel, sans que cela change radicalement le tableau général de l’économie américaine.

La révision à la baisse des chiffres du PIB était attendue, et elle est conforme aux attentes des analystes.

Les chiffres confirment que les Etats-Unis sont sortis pendant l’été de leur récession la plus longue depuis la crise des années 1930, mais un peu moins en force que ce que le ministère avait annoncé fin octobre en estimant la croissance à 3,5%.

La révision des chiffres du PIB ne change pas le fait que la croissance estivale a été la plus forte progression de l’activité constatée depuis le troisième trimestre de 2007, marqué par l’explosion de la bulle de crédits immobiliers à risques américains, qui allait précipiter le monde dans la crise.

La reprise de l’activité a mis fin à quatre trimestres consécutifs de recul du PIB. Elle se poursuit au quatrième trimestre et devrait continuer en 2010 à un rythme “modéré”, selon l’expression du président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke.

La publication des minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, attendue pour 19H00 GMT, devrait permettre d’avoir une estimation chiffrée des attentes de ses dirigeants pour l’année prochaine.

Les nouveaux chiffres du département du Commerce confirment que la hausse de la consommation des ménages pendant l’été (+2,9%) a été le moteur de la croissance du pays. Celle-ci a cependant été moins forte qu’annoncé initialement (+3,4%). Elle a apporté 2,07 points de croissance au pays.

Les dépenses des ménages ayant été gonflées par la “prime à la casse”, mesure incitant à l’achat d’automobiles neuves, leur révision à la baisse risque de conforter les craintes que la consommation reparte en baisse au quatrième trimestre, du fait de la montée continuelle du chômage.

Les chiffres du ministère témoignent également d’une reprise de l’investissement après sept trimestres consécutifs de baisse. Mais la hausse a été moins forte qu’annoncé fin octobre (+8,4%, contre +11,5%).

La reprise de l’investissement a été tirée par celui des ménages dans le logement (après trois ans et demi de recul), qui a bondi de 19,5%, celui des entreprises ayant continué de baisser mais moins vite.

Bonne nouvelle en revanche pour les entreprises, si leurs bénéfices sont restés en baisse de 6,7% en glissement annuel, ils ont bondi pendant l’été de 10,6% (avant impôt) par rapport au trimestre précédent, soit leur plus forte progression en cinq ans et demi, ce qui pourrait les inciter à embaucher.

Dans une étude publiée lundi, l’Association nationale pour l’économie d’entreprise (NABE) a estimé que le cycle des licenciements aux Etats-Unis, perçu comme la menace principale pesant sur la reprise, touchait à sa fin et que l’économie américaine devrait redevenir créatrice nette d’emplois au début de l’année 2010.

Le seul grand poste du PIB ayant freiné la croissance est le commerce extérieur, dont l’effet négatif a été revu en hausse : il a fait perdre 0,83 point de croissance au pays, les importations ayant progressé plus fortement que les exportations.

D’une manière générale, la demande finale reste faible (elle n’a augmenté que de 1,9% par rapport au deuxième trimestre) aux Etats-Unis et la question reste de savoir si elle parviendra à progresser sans l’aide de l’Etat, dont les dépenses ont apporté 0,63 point de croissance au pays, lorsque les effets des mesures de relance s’estomperont.